Algérie

AFFAIRE SODIMAC ET CMC Quatrième report du procès


Sur demande des avocats de la défense, le tribunal de Sidi M'hamed a reporté pour le 1er août prochain le procès de l'affaire des sociétés Sodimac et CMC.
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Kamel Djenati, commerçant de son état, accusé lui aussi dans cette affaire et absent aux procès le 13 juin, le 27 juin, le 11 juillet, a fait défaut hier encore. Ce dernier, qui séjourne depuis cinq semaines dans la prison de Berrouaghia, dans la wilaya de Médéa, était en fuite et n'a pas été entendu lors de l'instruction. Son avocate a demandé le report. Et la juge a accédé à sa demande pour la troisième fois. L'autre accusé absent au procès est le magasinier de CMC (ex- Edimco), décédé il y a un mois dans le pénitencier d'El-Harrach où il était en détention préventive. L'affaire, faut-il le rappeler, a éclaté à un moment où la pénurie de ciment frappait de plein fouet le secteur du bâtiment. En plus des directeurs de ces deux sociétés publiques de distribution des matériaux de construction, les chefs des services commerciaux des deux sociétés, des intermédiaires, des prêtenoms et des témoins ont été entendus par les enquêteurs. L'enquête, réalisée par la section de recherche du groupement d'Alger de la Gendarmerie nationale (lire le Soir d'Algérie du 21 septembre 2011), avait conduit au démantèlement de ce réseau de spéculateurs. Les mis en cause une trentaine de personnes ont été présentés devant la justice en septembre 2011. Le réseau, révèle-t-on, procédait de manière simple et tout paraissait réglementaire et aucun trou n'a été constaté dans la comptabilité des deux sociétés. Etablies à El Harrach, dans la wilaya d'Alger, Sodimac et CMC s'approvisionnaient à partir des cimenteries du Centre à hauteur de 3 000 tonnes par mois chacune. Or, les dépôts des deux sociétés ne recevaient que 20 tonnes par mois. Les responsables cités dans cette affaire, avaient conclu les enquêteurs, détournaient cette quantité de ciment au profit d'intermédiaires qui l'écoulaient au marché noir à un prix fort. Pour le besoin de ce trafic, les «intermédiaires » utilisaient des prête-noms. Des chômeurs recrutés dans leur totalité à Médéa et inscrits au registre du commerce. A la location du registre du commerce, ces prête-noms percevaient 12 à 19 millions de centimes. Et de 10 000 à 20 000 DA lors de chaque opération. Plutôt de l'argent de poche ! Parce qu'à la fin, ces intermédiaires leur ont laissé une ardoise fiscale de plusieurs milliards. Les quantités de ciment écoulées par le réseau durant la seule période des investigations s'élèvent à 150 000 tonnes pour une valeur de plusieurs centaines de millions d'euros. Les investigations des gendarmes ayant duré près de deux ans ont conduit à la découverte d'autres activités suspectes du directeur de Sodimac, Amrane Belhanafi. Il blanchissait l'argent gagné dans ce trafic à travers une société de transport et une agence de location de voitures établies en France, et ce, en achetant des devises auprès d'émigrés algériens. Ils lui procuraient de l'euro en France qu'il payait ici en Algérie en dinars.
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