Algérie

Affaire Mohamed Khemisti : assassinat politique, crime d'honneur ou crime passionnel '



Rappelons que Mohamed Khemisti était ministre des affaires étrangères du premier gouvernement algérien présidé par Ahmed Ben Bella. Le 11 avril 1963, à sa sortie de l'Assemblée nationale, (Boulevard Zirout Youcef), il sera la cible d'un attentat à l'arme à feu. Gravement blessé, il sera immédiatement dirigé vers l'hôpital Mustapha Bacha où il sera accueilli et pris en charge par un certain Ahmed Taleb al Ibrihami, qui était alors sous directeur de l'hôpital et médecin de garde. Malgré les soins intensifs qui lui ont été administrés pendant son séjours à l'hôpital, le patient décèdera le 4 mai 1963 des suites de ses blessures.




L'auteur de l'attentat répond au nom de Mohamed Zénadi. Ancien moudjahid, il exerçait la profession d'instituteur à Mostaghanem. Peut-être a-t-il exercé le journalisme au journal le Peuple. Il mettra fin à ses jours en prison le 20 juin 1965, au lendemain du coup qui avait renversé Ahmed Ben Bella, le premier président algérien élu aux suffrages universels.




Depuis toujours, les autorités algériennes communiquent mal. L'assassinat de Mohamed Khemisti, étant sans doute lié à une affaire de moeurs, un demi siècle après les faits, elle se trouvent toujours enveloppée dans épais linceul de pudeur.



beaucoup de ragoûts ont été servis aux algériens par des journalistes aux ordres et à la soldes d'un pouvoir globalement malfaisant. Allant jusqu'à attribué cette mort tantôt aux services égyptiens tantôt au premier président algérien. Si ces journalistes connaissaient le sens du mot honte, ils remiseraient à jamais leur plume et changeraient de métiers dans l'espoir de se faire oublier.




Il existe deux versions voisines sur l'affaire Mohamed Khemisti : crime d'hionneur et crime passionnel. Il s'agit donc d'une affaire de moeurs.




Au début des années 50, Mohamed Khemisti entame d'abord des études de médecine et par suite de droit à l'université de Montpelliers. Il aurait connu une jeune fille, la soeur de son futur assassin. Mohamed Khemisti a fait un long séjours en prison. Il rompt donc toute relation avec sa compagne et son enfant. Devenu ministre des AE, Mohamed Khemisti épouse Madame Fatima Nemiche, la veuve du colonel Lotfi. Selon plusieurs témoins, à plusieurs reprises, Mohamed Zénadi avait averti Mohamed Khemisti que s'il abandonnait sa soeur avec son enfant, ses jours seraient comptés. La mort de Mohamed Khemisti relèverait donc d'un crime d'honneur.




Interrogé par Ahmed Mansour, l'animateur de l'émission Chahidou 3ala al 3açr, diffusé par Al Jazeera, sur l'assassinat de Mohamed Khemisti, Abdelaziz Bouteflika répond : 'Interrogez Ben Bella. Lui le sait.' Interrogé par le même journaliste en 2002, Ahmed Ben Bella répond que l'assassinat de Mohamed Khemisti relevait d'une affaire privée. Pour lui, Mohamed Zénadi était un prétendant éconduit par Fatima Némiche, veuve Lotfi, qui lui avait préféré Mohamed Khemisti.





Madame Fatima Némiche a violemment contesté la version de Ben Bella sans toutefois donner la sienne.




En 2013, le même Ahmed Mansour interroge Ahmed Taleb al Ibrahimi sur la même affaire. Rappelons que ce dernier, qui le 11 avril 1963 se trouvait médecin de garde à l'hôpital Mustapha, avait donc accueilli et prodigué les premiers soins et accompagné Mohamed Khemisti jusqu'à son décès survenu le 4 mai 1963. Il a occupé plusieurs portefeuilles ministériels sous Boumediene et sous Chadli, notamment de l'éducation nationale et des affaires étrangère. Il qualifie les 7 mois qu'il a passés dans les geôles d'Ahmed Ben Bella comme étant bien pires que les 5 années qu'il a passés dans les geôles coloniales. Ce n'est donc pas un complice de Ben Bella. lui aussi a déclaré que l'assassinat de Mohamed Khemisti n'avait aucun lien, ni de près ni de loin, avec la politique.




Il existe une 3ème version selon laquelle Mohamed Zénadi était l'amant de Fatima Némiche. Donc l'assassinat de Mohamed Khemisti relèverait d'un crime passionnel. Ce qu'on ne sera jamais car les femmes infidèles n'avouent jamais, même pas à leurs enfants, leurs relations extraconjugales.




Voici la version de d'Ahmed Taleb al Ibrahimi traduite de l'arabe à main levée.




Ahmed Mansour : L'affaire Khemisti comporte plusieurs énigmes. J'ai ouvert le dossier avec le président Bouteflika. Il m'avait répondu : 'Interrogez le président Ben Bella, lui, il le sait.'




Quand j'ai interrogé Ben Bella, il m'a donné une réponse que d'aucuns considère comme incomplète. A l'époque vous étiez directeur adjoint de l'hôpital. Khemisti vous a été emmené blessé par balles mais vivant. Dans quel état se trouvait-il ?




أحمد منصور: طيب طالما فتحت قصة خميستي في عليه علامات استفهام كثيرة وأنا في حواري الشهير مع الرئيس بوتفليقة فتحت هذا الملف ولم يعطني إجابة قال أسأل الرئيس بن بيلا، حينما سألت الرئيس بن بيلا في هذا الموضوع يعني أعطاني إجابة أيضاً يرى الناس أانها غير مكتملة طالما يعني كنت أنت المدير المناوب في المستشفى حينما نقل الخميستي حينما أطلق عليه الرصاص ما هي حقيقة ما حدث؟




Ahmed Taleb Ibrahimi : Nous ne devons pas voir dans chaque meurtre perpétré dans le monde arabe comme crime politique.




أحمد طالب الإبراهيمي: فيجب أن لا نرى في كل اغتيال يقع في العالم العربي بأنه اغتيال سياسي في اغتيالات بتدخل في خانة الإجرام يعني فيمكن..




A. M.: Comment ! ce n'était pas un assassinat ?



أحمد منصور: طيب كيف كان هذا الاغتيال؟




A. T. I. : Personnellement je n'y vois aucune cause politique



أحمد طالب الإبراهيمي: أنا لا أرى فيه أسباباً سياسية.







A. M. Absolument pas ?


أحمد منصور: على الإطلاق




A. T. I. : Absolument aucune ?



أحمد طالب الإبراهيمي: على الإطلاق.







A. M. : Certains y voient un motif politique. Pour preuve, ils avancent que Bouteflika l'avait remplacé au ministère des affaires étrangères



أحمد منصور: رغم ما أثاره البعض من أن هناك أسباب سياسية والدليل على ذلك أن بوتفليقة هو الذي أصبح وزيراً للخارجية؟



A. T. I. : Je n'y vois aucun motif politique. Khemisti n'appartenait à un pôle influent pouvant constituer un danger ou ... jamais!!!



أحمد طالب الإبراهيمي: لا أرى أسباباً تماماً ولم يكن خميستي يمثل قطب يعني يخشى منه أو أبداً.



A. M. : Il n'étais pas craint mais la vacance de sa fonction... ?



أحمد منصور: لا يخشى منه وإنما تفريغ منصبه لآخر؟







A. T. I. : Jamais ! Jamais ! Les gens sont allés trop loin !



أحمد طالب الإبراهيمي: أبداً أبداً لا راحوا الناس بعيد يعني..



A. M. : Comment Ben Bella avait-il accompagné Kemisti ?



أحمد منصور: كيف كان بن بيلا جاء مع خميستي..



A. T. I. : Dans n'importe quel pays arabe, la mort d'un président est toujours synonyme d'assassinat politique.



أحمد طالب الإبراهيمي: عندما يموت رئيس في أي بلد عربي إلا ونريد أن نفسره تفسير يعني فيه بعض الأحيان أن السياسيين..



A. M. : Vivent-ils en permanence sous l'empire des complots ?



أحمد منصور: إحنا عايشين وسط المؤامرات.



A. T. I. : Les hommes politiques sont mortels. Ils peuvent tomber malade, être assassiner et mourir de mort naturelle.



أحمد طالب الإبراهيمي: السياسيين بشر معرضون للمرض ومعرضون للاغتيال ومعرضون للموت الطبيعي..



A. M. : Ben Bella avait accompagné Khemisti blessé alors que...



أحمد منصور: بن بيلا جاء مع خميستي وهو جريح ولا بعده؟



A. T. I. : Il était dans le coma. Nous avons, en vain, toute la nuit tout tenté de le réanimer. Cependant, nous n'avons pas pu le sauver....



أحمد طالب الإبراهيمي: كان مغمى عليه وحاولنا طول الليل ولكن مع الأسف لم نستطع إنقاذ الموقف هذه المرة.







Voir 5ème épisode de Chahidoun 3ala al 3açr :http://www.aljazeera.net/programs/pages/c513142e-fa7a-4bde-b4a0-7e8c48c63357


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