Algérie

Affaire Merah : le black-out



Affaire Merah : le black-out
Lyon (France)
De notre correspondant

Rien ne filtrera sur les tenants et les aboutissants de l’affaire Merah ! l  Les autorités françaises ont laissé entendre hier qu’aucune réponse ne serait apportée aux questions l Hier encore, l’interpellation d’une dizaine d’islamistes dans plusieurs villes de France a suscité de nouvelles interrogations. Dans la plus rigide des langues de bois, il a indiqué à l’AFP qu’il n’y avait «aucune ombre au tableau» à l’issue de l’audition des chefs des services du renseignement français. On n’en saura donc pas plus par cette institution sur le meurtre de sept personnes par le suspect Merah, abattu après un siège d’une journée et demie dans son appartement toulousain. Aucune réponse ne sera apportée sur les zones d’ombre des conditions de la mort du «tueur au scooter», ni sur son parcours et, notamment, comment les services de renseignements ne l’avaient pas empêché de passer à l’acte alors que l’homme était connu des services. Guy Teissier a parlé au nom des quatre députés et quatre sénateurs de la délégation, estimant que dans «un excellent climat», qu’ils avaient été satisfaits par les réponses apportées à leurs questions au cours des deux heures et demi d’audition. On saura seulement que le directeur central du renseignement intérieur (DCRI), Bernard Squarcini, et Erard Corbin de Mangoux, directeur général de la sécurité extérieure (DGSE), ainsi qu’Ange Mancini, coordonnateur national au renseignement, ont été entendus. L’AFP indiquait aussi que les responsables de Tracfin (cellule du renseignement financier) et des Douanes ont également participé à cette réunion. Pour couper court à d’autres demandes d’éclaircissements, s’estimant être la «seule instance compétente pour le suivi de l’action des services», la délégation a ainsi renvoyé dans ses cordes la commission sénatoriale (le Sénat est dominé par les socialistes) pour le contrôle de l’application des lois qui avait programmé mardi des auditions, alors que les ministres de l’Intérieur et de la Défense lui avaient refusé la possibilité d’entendre les responsables directs du renseignement en France. Une nouvelle vague d'arréstations d'islamistes Dans le même temps, dix islamistes radicaux ont été interpellés dans plusieurs villes de France hier matin lors d’une nouvelle opération. A Roubaix, trois personnes ont été interpellées : deux hommes vêtus de djellaba et une femme, en présence de journalistes. Le maire de la grande ville du nord de la France, Pierre Dubois, s’est «interrogé sur la médiatisation» de l’opération même «s’il va de soi que la lutte antiterroriste est fondamentale et doit être un combat de tous les instants». Selon lui, «une chose est la lutte antiterroriste (...) une autre est la politique spectacle». L’antenne régionale roubaisienne de la Ligue des droits de l’homme a dénoncé «une opération publicitaire à des fins électorales (…), l’intervention de ce jour à Roubaix dépasse largement du cadre d’une action normale de sécurité publique». A Marseille, un jeune homme a été interpellé dans les quartiers nord. A Bordeaux, un homme a été arrêté hier matin puis conduit au domicile de sa mère à Bon-Encontre (Lot-et-Garonne), où une perquisition a eu lieu. A Pau, deux frères ont été arrêtés, selon les médias locaux. Parallèlement, treize membres présumés du groupuscule salafiste Forsane Alizza, interpellés la semaine passée, ont été mis en examen dans la nuit de mardi à mercredi, dont neuf écroués. Le Front national a fustigé la «gesticulation électoraliste» du président candidat Nicolas Sarkozy. Le centre droit François Bayrou (MoDem) s’est dit opposé à toute «mise en scène» d’arrestations opérées devant «les caméras». Le candidat PS, François Hollande, favori pour la présidentielle, s’est montré plus prudent : «Je ne mets pas du tout en cause ce qui se fait. Ce que je dis simplement, c’est que nous aurions dû, pu, peut-être, faire davantage avant.» .


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