Algérie

Affaire Khalifa, le retour



Affaire Khalifa, le retour
Mais qu'a-t-il donc, Moumen Khalifa, à vouloir être extradé ' Depuis qu'il s'est vu refuser d'interjeter appel devant la Cour suprême du Royaume-Uni, le 3 décembre, il aurait pu recourir à la Cour européenne des droits de l'Homme, comme le craint ? ou involontairement... le suggère ' ? notre ministre de la Justice !Ici, on sait accueillir des Algériens revenant du front, via Guantanamo, mais des comparses dont les noms ont été associés à des scandales ébruités, on les préfère "en fuite". Et voilà que Khalifa vient jouer les trouble-fêtes en pleine campagne pour le quatrième mandat et à la veille de la campagne officielle pour l'élection présidentielle.Si, comme le prévoient les autorités britanniques, l'ancien magnat de la banque et de l'aviation devait débarquer à Alger d'ici le 31 décembre, même en fourgon cellulaire, il constituerait un hôte encombrant. Alors que le dossier BRC s'est évanoui en même temps que l'entreprise éponyme a été dissoute, que l'affaire FNDA se dissipe au fur et à mesure que ses lampistes en détention "préventive" meurent à petit feu, que le dossier de l'Autoroute est-ouest sommeille dans les tiroirs de la Cour suprême et que l'affaire Sonatrach 2 suit normalement, c'est-à-dire lentement, "son cours", la justice anglaise vient perturber l'ambiance de "stabilité" qui règne en Algérie.Mais pourquoi n'y a-t-il donc pas pensé, à la Cour européenne des droits de l'Homme, Khalifa, depuis que la Cour suprême a rejeté son recours, le 3 décembre ' Nous voici contraints, pour les uns, satisfaits, pour les autres, de devoir assister au procès de l'un des plus grands scandales financiers nationaux tenu en présence du principal accusé. Pour les adeptes de la "stabilité", opposés aux scandaleux déballages, cela n'est pas souhaitable. "Pour l'image du pays", argumenteront-ils. Mais, en tout état de cause, cela aura au moins l'avantage de faire oublier, pour un temps, l'affaire Chakib Khalil.Si l'accusé venait à être effectivement extradé, il est certain que la justice britannique aura préalablement obtenu quelques garanties sur les conditions de l'éventuel procès à venir. Et les délais de détention préventive faisant probablement partie de ces garanties, il sera difficile de régler la procédure sur notre coutumière vitesse procédurale. L'on peut donc s'essayer à rejouer le procès de Blida, avec l'hypothèse d'un Moumen Khalifa présent. Il serait intéressant d'écouter les versions de cette foule de responsables venus expliquer en "témoins" que leur rôle dans le scandale n'en était pas un. Parce que, cette fois-ci, il y aura quelqu'un qui, pour être le principal accusé, sera aussi le principal "témoin".Etrangement, ce seront ses anciens "amis" que le retour de l'ex-prodige de la finance locale ennuiera. On commençait même à oublier les dégâts de sa banqueroute et on croyait avoir pris le temps d'en essuyer les éclaboussures, projetées sur tant de "personnalités". Il n'y a pas si longtemps, une révision du procès Khalifa fut programmée avant d'être ajournée in extremis.À moins qu'une "erreur de procédure" ne vienne compromettre la tenue de ce procès, cette affaire symptomatique d'une époque politique connaîtra, peut-être, enfin son épilogue 'M. H.musthammouche@yahoo.frNomAdresse email




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)