Affaire EVCON: Issad Rebrab de nouveau à la barre

Après le report prononcé à la demande des avocats de la défense lors d'une première audience, le 24 décembre dernier, le procès du patron du groupe Cevital, Issad Rebrab, devrait s'ouvrir aujourd'hui au niveau du tribunal de Sidi M'hamed.Le patron de Cevital doit répondre aux chefs d'accusation de «fausse déclaration relative, transferts illicites de capitaux de et vers l'étranger, surfacturation d'équipements importés et importation de matériels d'occasion, alors qu'il avait bénéficié d'avantages douaniers, fiscaux et bancaires». Lors de l'audience du 24 décembre dernier, le collectif de la défense avait demandé le report du procès à une date ultérieure afin de pouvoir compléter le dossier et entendre le représentant des douanes qui ne s'était pas présenté. En effet, tous les témoins du dossier étaient présents sauf le représentant de la douane qui est partie civile dans le dossier. Issad Rebrab avait également demandé la présence au procès du représentant légal de la société EVCON, filiale du Groupe Cevital. «Madame la présidente, je vous demande d'appeler le directeur général de la filiale EVCON car moi je suis président d'un conseil d'administration du groupe qui dirige 27 filiales dont la société EVCON», avait-il déclaré.
Issad Rebrab est, rappelle-t-on, poursuivi sur la base de soupçons de surfacturation à l'importation de la machine EVCON, de production d'eau ultra-pure, un prototype conçu par la filiale du groupe Cevital EVCON Industry. L'enquête a été menée par la section de recherches du groupement territorial de la gendarmerie nationale de la wilaya d'Alger. Les investigations ont porté sur l'importation de la presse pour plaques sandwich d'EVCON destinée à produire les membranes. Les équipements ont été bloqués par les services des douanes, pour « surfacturation » sur la valeur de cet équipement.
Dans un communiqué rendu public samedi dernier, soit trois jours avant l'ouverture du procès, le groupe Cevital a rendu public un communiqué où il défend sa filiale EVCON. «Cevital et ses 27 filiales n'ont jamais eu recours à la surfacturation, ni aux faux et usages de faux. Des pratiques contraires à nos valeurs, consacrées par notre charte et à notre ADN, qui consiste en un réinvestissement permanent de nos bénéfices. Des bénéfices dégagés grâce notamment à la négociation au mieux de nos achats d'équipements et de matières premières», lit-on dans le communiqué du groupe. Dans le même communiqué, Cevital estime que « les services des douanes ont considéré, à tort, que cette importation a été entachée de fausses déclarations, concernant la valeur et l'état des équipements». Réfutant «catégoriquement ces accusations», le groupe souligne qu'il « ne manquera pas de produire devant la justice les justificatifs et preuves nécessaires, à même de faire éclater la vérité et de rétablir l'innocence de Issad Rebrab et de la société EvCon Industry».
Placé en détention depuis avril dernier à la prison d'El Harrach, Issad Rebrab s'est vu refuser trois demandes de mise en liberté provisoire dont la dernière en date remonte au 24 décembre dernier.