Dans le cadre des enquêtes touchant les détournements d'argent et les dilapidations de deniers publics, un ancien cadre supérieur d'Etterkib appelle à enquêter sur les nombreux dépassements enregistrés au niveau de cette filiale de Sonelgaz.L'appel s'adresse principalement à l'actuel ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, lequel était aussi PDG du groupe Sonelgaz et d'Etterkib, il y a quelques années. Le dénonciateur cite la destinée, non encore connue, d'après lui, de la somme de trente millions de dinars, représentant des travaux effectués par des agents d'Etterkib à la centrale syndicale. «Cette opération consistait en la rénovation, la réhabilitation, l'aménagement et la remise en état des lieux du sous-sol de la centrale syndicale UGTA (Bd Aïssat Idir, 1er Mai, Alger) en vue de le transformer en un centre d'imagerie médicale.
Ces travaux ont été réalisés par Etterkib, sise à Boufarik en deux mois et 9 jours, mais sans aucune traçabilité ! Aussi, ils ont eu lieu au détriment de chantiers de grande importance, tels que les centrales de Boutlélis, Aïn Arnat et Oumache, qui étaient pourtant inscrits dans le cadre du plan d'urgence approuvé par le conseil d'administration de Sonelgaz. Etterkib a mis alors à l'époque des moyens humains, soit 15 agents, dont un chef de chantier, un contremaître en électricité, deux chauffeurs et du matériel, sans pour autant qu'il y ait un contrat, une imputation analytique et un code de service paie pour les travailleurs qui ont réalisé ce projet», dénonce Mustapha Berkati, ancien cadre dirigeant et membre du conseil d'administration d'Etterkib. Notre interlocuteur insiste que ces travaux «n'ont été ni attachés, ni facturés».
La question qui se pose alors : qui a encaissé cette somme, du moment qu'Etterkib n'a pas officiellement formalisé cette opération (inexistence de contrat) ' Plus grave encore, comment les travailleurs en question ont-ils perçu leurs salaires sans code du service paie, comment les charges ont-elles été comptabilisées sans imputation analytique, comment les charges patronales ont-elles été opérées du fait de l'absence d'un numéro employeur pour leur déclaration à la CNAS? ' «La mobilisation de ces gros moyens a été assurée discrètement par un syndicaliste en fin de mandat, en concertation avec le PDG d'Etterkib de l'époque, Chikhaoui Mohamed», atteste Mustapha Berkati.
Ce dernier soupçonne l'existence de «liens d'intérêts» entre Sidi Saïd, patron de l'UGTA (ou autres personnes influentes), à l'époque, et Chikhaoui Mohamed, PDG d'Etterkib durant la même période. «Trois mois après la fin des travaux, le service rendu par Chikhaoui Mohamed à la centrale UGTA lui a valu une promotion et une mutation dans la plus importante filiale de Sonelgaz, en qualité de PDG de la compagnie engineering électricité et gaz (CEEG), dont le siège est aux 700 bureaux, à Gué de Constantine.
J'ai tout fait pour dénoncer cette flagrante anomalie à l'époque, en vain. J'espère qu'avec la conjoncture actuelle, une enquête sera diligentée pour connaître la destinée de la somme en question, car à Etterkib, aucune trace n'existe dans la comptabilité soit en matière de charges et de produits», ajoute-t-il, tout en insistant qu'il est «prêt à témoigner pour que cessent ces pratiques qui ont engendré des préjudices financiers à la société Etterkib, et par-delà au groupe Sonelgaz».
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Posté Le : 27/07/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Benzerga
Source : www.elwatan.com