Algérie

Affaire du montage automobile et financement de la campagne de Bouteflika : Le verdict sera rendu le 28 janvier



La réouverture de ces dossiers et la programmation d'un troisième procès ont été décidées après que la Cour suprême ait accepté le pourvoi en cassation déposé par les accusés.Le procès en appel des affaires de montage automobile et du financement occulte de la campagne électorale du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, dans lesquelles sont impliqués d'anciens hauts responsables et hommes d'affaires, a pris fin samedi à minuit avec les plaidoiries des avocats des accusés. Le verdict dans cette affaire est attendu le 28 janvier.
Au bout de six jours de débats dans ce procès en appel, marqué principalement par les révélations de l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia sur les lingots d'or pour justifier les 70 milliards de centimes découverts sur son compte bancaire, le procureur général près la cour d'Alger avait requis de lourdes peines contre les accusés : une peine d'emprisonnement de 20 ans à l'encontre des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, et une amende d'un million de dinars pour chacun d'eux.
La même juridiction a également requis 15 ans de prison ferme à l'encontre des anciens ministres de l'Industrie, Mahdjoub Bedda et Youcef Yousfi, et une amende d'un million de dinars pour chacun des accusés.
Une peine de 10 ans de prison ferme et une amende d'un million de dinars a été prononcée contre l'ancien président du Forum des chefs d'entreprise (FCE), Ali Haddad, ainsi que les hommes d'affaires Hassan Arbaoui, Ahmed Mazouz et Mohamed Baïri.
Les mêmes peines ont été requises à l'encontre de l'ancienne wali de Boumerdès, Yamina Zerhouni, Malek Hadj-Saïd et Mohamed Aouaroun.
S'agissant du fils de l'ex-Premier ministre Fares Sellal et des anciens cadres du ministère de l'Industrie, notamment Amine Tira, Mustapha Abdelkrim et Mohamed Alouane, le procureur général a requis une peine de huit ans de prison et une amende d'un million de dinars avec confiscation de l'argent saisi, interdiction aux employés d'exercer leurs droits civiques et familiaux et exclusion, pour une durée de cinq ans, des marchés publics.
Les avocats des accusés ont parlé d'un procès «aux relents de règlements de comptes politiques» et surtout marqué par les «fausses informations et les faux rapports» livrés par la police judiciaire (PJ). Me Benyacoub, avocate de Abdelkrim Mustapha, a même évoqué des «bizarreries» en parlant de son mandant poursuivi sur la base d'une «présomption et non pour sa relation directe avec le dossier».
«Mustapha Abdelkrim n'a rien signé, il n'était pas membre de la commission. Ils ont dit que mon client avait un pouvoir de contrôle, alors que dans le même jugement, ils ont considéré que le responsable qui occupait le poste de directeur du développement technologique avant lui n'avait aucun pouvoir. Ce n'est pas logique», tranche-t-elle.
«Pas de soupçons de corruption...»
Les avocats de Sellal et Ouyahia ont affirmé, de leur côté, que leurs mandants ne peuvent en aucun être jugés pénalement, dans la mesure où l'acte de gestion, en leur qualité d'anciens Premiers ministres, est souverain et politique. «Dans le cas des Premiers ministres et des autres ministres, il n'y a pas eu détournement ni blanchiment d'argent. Je défie le procureur général de me ramener une preuve concernant un soupçon de corruption ou détournement d'argent. Ces responsables de l'Etat ont pris des décisions allant dans l'intérêt de la nation.»
Pour rappel, la réouverture de ces dossiers et la programmation d'un troisième procès ont été décidées après que la Cour suprême ait accepté le pourvoi en cassation déposé par les accusés. Suite à quoi une audience a été fixée pour le rejugement des affaires à la cour d'Alger avec la désignation d'une composante judiciaire spéciale.
Il s'agit, en effet, du premier dossier de corruption, traité en décembre 2019 par le tribunal de Sidi M'hamed et dans lequel sont poursuivis les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, ainsi que les trois anciens ministres de l'Industrie, Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda et Abdessalem Bouchouareb (en fuite), et le ministre des Transports et des Travaux publics, Abdelghani Zaalane. Ont été également condamnés les propriétaires des usines de montage, Hassane Larbaoui et Mohamed Bairi, et l'ancien président du FCE, Ali Haddad.
Ils sont poursuivis pour des chefs d'inculpation liés à la «corruption», «détournement de fonds publics» et «octroi d'indus privilèges».
Ils ont été, en outre, condamnés de 3 à 15 ans de prison ferme, assortis d'amendes. L'ancien ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane, poursuivi en sa qualité de directeur de la campagne électorale du candidat Bouteflika, et l'ancien directeur général de la Banque nationale d'Algérie (BNA), Aboud Achour, ont été acquittés.
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