La peine maximale a été requise hier par le représentant du ministère public contre le principal accusé dans l'affaire de détournement de 21 milliards de dinars de la Banque nationale d'Algérie (BNA). L'accusation a axé son réquisitoire «sur la complicité de l'ensemble des mis en cause dans cette affaire», y compris «les ex-fonctionnaires de la BNA».
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - C'est en fin d'après-midi, soit après deux heures et quinze minutes, que le représentant du ministère public a annoncé ces peines. A ce titre, Achour Abderrahmane a vu l'accusation requérir à son encontre vingt années de prison ferme et trois millions de dinars d'amende. La même peine a été requise contre Aïnouche, le principal associé de Achour Abderrahmane. Le représentant du ministère a requis, par ailleurs, des peines de deux ans à vingt ans de prison à l'encontre de 24 autres accusés, pour la plupart des cadres et des fonctionnaires de la BNA. Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent à 2005 lorsqu'une lettre anonyme est parvenue à la direction de la BNA sur «une manipulation de chèques bancaires depuis 2004 par Achour Abderrahmane sans que ces chèques soient soumis à une vérification comptable». Le procureur de la République a indiqué que Achour Abderrahmane a créé des sociétés fictives, voire écrans, avec ouverture de comptes commerciaux au niveau des agences de Bouzaréah, de Cherchell et de Koléa. Il fera savoir aussi qu'il a détourné des deniers publics avec «la complicité des directeurs des agences de Bouzaréah, Cherchell et Aïn Benian». «C'est une véritable stratégie qui a été mise en place par le principal architecte de ce détournement.» Pour preuve, a-t-il ajouté, «les détournements ont eu lieu en temps record, notamment durant les années 2003 et 2005». Et d'ajouter : «En 2005, 225 milliards de centimes ont été détournés par les mis en cause.» Le représentant du ministère public dira aussi que lors de l'opération d'inspection qui a commencé à l'agence de Bouzaréah, la BNA a mis au jour des dysfonctionnements et des zones d'ombre dans les comptes de la société de travaux publics «National A Plus», dirigée par Achour Abderrahmane. «Ces dysfonctionnements résident dans le dépôt, par Achour Abderrahmane, de chèques à l'encaissement à l'agence de Bouzaréah qui les a envoyés, à son tour, à l'agence de Cherchell pour vérification du compte du bénéficiaire avec avis de sort, sachant que le bénéficiaire est une seule et même personne. Lorsque l'avis parvient à l'agence de Bouzaréah», explique-t-il, cette dernière retourne les chèques avec avis de sortie sans mention de paiement. Le but était la non-régularisation de ces opérations tout en garantissant la non-dénonciation des détournements. Le procureur de la République a requis également des peines de vingt ans de prison ferme contre l'ex-secrétaire de Achour et ses beaux-frères, alors que les ex-cadres de la BNA, dont l'ancien P-dg, M. Chikhi, il a été requis contre eux deux années de prison ferme. Hier, les plaidoiries de la défense étaient déjà entamées.
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Posté Le : 16/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A B
Source : www.lesoirdalgerie.com