Algérie

Affaire des moines de Tibhirine : Secret-défense levé



Affaire des moines de Tibhirine : Secret-défense levé
Les autorités françaises ont tranché : le juge d'instruction aura accès à tous les documents. En juillet dernier, Nicolas Sarkozy avait souhaité que le secret-défense soit levé dans l'affaire des moines des Tibhirine.Le 5 novembre, la commission consultative du secret-défense a rendu un avis favorable. Et dans la foulée, le ministère des Affaires étrangères a annoncé hier avoir transmis des documents au juge chargé de l'enquête sur la mort de sept moines français en Algérie en 1996 après la levée du secret-défense. « Le ministère a transmis, le 9 novembre, au juge d'instruction compétent, en réponse à une demande de ce dernier, des documents émis par les services de ce ministère et susceptibles d'être utiles à la recherche de la vérité », a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero.La demande des juges antiterroristes Marc Trévidic et Yves Jannier, à Hervé Morin (Défense), Bernard Kouchner (Affaires étrangères) et Brice Hortefeux (Intérieur), visait notamment le rapport de l'attaché de défense français à Alger à l'époque des faits, le général François Buchwalter.Attaché militaire à l'ambassade de France à Alger en 1996, il a déclaré le 25 juin dernier à Marc Trévidic que, selon ses informations, les moines de Tibhirine n'avaient pas été tués par les islamistes qui les détenaient mais par l'armée algérienne lors de l'assaut donné aux insurgés. La thèse a été réfutée aussi bien par les autorités algériennes que par des personnalités françaises aux hautes responsabilités à cette époque. Mais le juge souhaite prendre connaissance des rapports que François Buchwalter dit avoir remis aux autorités françaises à l'époque.Les tenants de l'hypothèse de l'implication de l'armée algérienne dans cette affaire accusaient le gouvernement français de privilégier le secret au nom de la raison d'Etat. L'avocat des familles des victimes, maître Patrick Baudouin, avait demandé cette démarche au juge Trévidic afin de déterminer ce que le gouvernement français connaît de cette affaire. L'enquête judiciaire n'a été ouverte en France qu'en 2004, huit ans après les faits, et le juge se demande si ce retard pourrait être dû à des pressions politiques pour ne pas nuire aux relations entre la France et l'Algérie. Pour Alger, rien de bien nouveau dans cette affaire. Toute la polémique ne serait que la conséquence de l'activisme des partisans du « qui-tue-qui ' ». Donc sans réelle valeur. Les autorités algériennes ont toujours désigné le Groupe islamique armé (GIA), qui a revendiqué les assassinats, comme responsable du crime.


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