Après son pourvoi en cassation au niveau de la Cour suprême en octobre 2013, l'affaire des magistrats «faussaires» révélée par l'ancien chef de service des affaires sociales et du contentieux au ministère de la Justice, Benyoucef Mellouk, vient d'être renvoyée pour instruction «pour un complément d'information» par la cour d'Alger, a confié hier Mellouk à El Watan Week-end.Après 23 ans de lutte, Mellouk signale que les dossiers remis à la justice ont disparu. Il accuse la justice algérienne de vouloir «étouffer» l'affaire. «Les dossiers remis à quatre juges d'instruction, dont plusieurs proches de hauts cadres de l'Etat sont impliqués, ont disparu», dénonce-t-il. 520 dossiers en tout. «Le régime veut m'avoir à l'usure et à la menace», s'indigne-t-il. Alors qu'il confirme posséder les originaux, Mellouk refuse de les remettre à la justice.«J'ai remis les dossiers à la famille révolutionnaire, à l'Organisations nationale des moudjahiddine, à l'Association des condamnés à mort, aux différents ministres de la Justice, aux anciens chefs de gouvernement, aux hauts cadres de l'Etat et à beaucoup d'historiens. Ils m'ont tous souhaité bon courage, mais aucun d'eux n'a bougé le petit doigt», avoue-t-il. Et d'ajouter : «Il y a une raison d'Etat dans cette affaire. Les dossiers touchent toutes les institutions de l'Etat depuis 1992.»Accusé de «divulgation de secrets» et «vol de documents confidentiels», Mellouk risque jusqu'à 4 mois de prison ferme. Démis de ses fonctions et privé de tous ses droits sociaux, il dénonce une atteinte aux droits de l'homme. «A défaut de reconnaître mon combat, j'ai été remercié par 5 procès, 4 arrestations et 2 emprisonnements», dit-il amer. «Je ne regrette pas d'avoir fait ce devoir envers mon pays. La justice a failli dans sa mission, car elle est gérée par toute une mafia politico-juridique, responsable de tous les maux de l'Algérie», lance-t-il.«Menacé» à maintes reprises, Mellouk prend à témoin le peuple algérien : «Je ne me réfère qu'au jugement du peuple, car je ne fais guère confiance à la justice algérienne.» Et d'ajouter : «Je rends responsable le pouvoir dans le cas où il m'arriverait quelque chose, et je considère que le silence des moudjahidine encore vivants est une trahison à l'égard des martyrs et l'histoire authentique de la révolution algérienne.»
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Posté Le : 20/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Meziane Abane
Source : www.elwatan.com