Algérie

Affaire des infirmières bulgares


Sofia félicite les services algériens Le chef du renseignement bulgare, le général Kirtcho Kirov, a fauché hier l?herbe sous le pied au président français Nicolas Sarkozy qui tentait depuis quelques jours de faire accroire à tout le monde que c?est grâce à lui que les cinq infirmières bulgares et le médecin d?origine palestinienne ont pu être libérés de Libye. Dans une interview publiée hier par le quotidien 24 Tchassa, le général bulgare lève le voile sur une monstrueuse opération dans laquelle sont mis à la table des négociations de juteux contrats d?achat d?armes et de pétrole. « Le sort des cinq infirmières et du médecin n?était en fait qu?un grain de poussière dans l??il d?un énorme ouragan où se croisent des intérêts gigantesques, avec ventes d?armes et concessions pétrolières », a en effet révélé ce haut responsable qui a eu à suivre le dossier en collaboration avec une vingtaine de services de renseignements, dont celui de l?Algérie, le Département pour le renseignement et la sécurité (DRS). Des déclarations décapantes qui ont le mérite de révéler au grand jour les vrais desseins du président Sarkozy pour le pétrole et le gaz libyens sous couvert d?un acte qui se voulait purement humanitaire pour en finir avec la crise des infirmières sur le sort desquelles le locataire de l?Elysée se serait faussement apitoyé. Le président français avait en effet étonné tout son monde en décidant d?aller faire la bise au colonel Kadhafi ? devenu comme par enchantement fréquentable ? en lui proposant même une centrale nucléaire clés en main? ! Parallèlement à ses « bons offices » très pragmatiques, Sarkozy a mis à contribution sa propre femme, Cécilia, qu?il a dépêchée à Tripoli pour lui faire jouer le rôle humanitaire de première dame de France. Le souci est évident : tenter de convaincre les sceptiques que la France n?aurait rien à tirer de ce soudain activisme familial et diplomatique du couple présidentiel. Mais voilà que les déclarations du général bulgare tombent comme un cheveu dans la soupe élyséenne pour fausser les calculs diplomatiques de l?hyperprésident Sarkozy. En mettant en vedette une vingtaine de services de renseignements arabes ? dont « nos amis palestiniens », l?Egypte, l?Algérie, le Maroc ? et des services italiens qui « ont fourni de l?information et ont mis à profit leur influence » sur la Libye, le général Kirov dépouille Sarkozy d?un quelconque rôle dans le dénouement de l?affaire des infirmières bulgares. Le fait est que Kirov ne cite à aucun moment la France ou les services français. Il doit en revanche une fière chandelle au MI6 britannique, aux services de l?Italie, d?Etats arabes et d?Israël qui ont contribué à la libération des six praticiens bulgares. Le général Kirov révèle également que dès le mois de février dernier, il avait la conviction que l?affaire allait être réglée « vers juillet ou août » après un entretien en « nocturne en février dernier dans une villa viennoise avec Seif Al Islam, le fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, dont la fondation caritative a joué un rôle d?intermédiaire ». Autant dire que l?agitation de Nicolas Sarkozy n?était qu?une vaine tentative de récupérer l?exploit laborieusement préparé depuis 2004 par les autres. La précision est de taille.
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