L?Algérie soutient les Emirats
L?Algérie a apporté hier un appui aux Emirats arabes unis dans le litige qui les oppose à l?Iran sur les îles d?Abou Moussa dans le Golfe. « La République algérienne démocratique et populaire apporte son soutien à la position de l?Etat des Emirats arabes unis qui reste attachée à une solution pacifique pour le règlement de la question de l?occupation, par la République islamique d?Iran, des trois îles émiraties, la grande et la petite Tomb et Abou Moussa, et ce, à travers des négociations bilatérales ou la présentation de cette affaire devant la Cour internationale de justice (CIJ) », est-il relevé dans le communiqué commun, rendu public hier et repris par l?APS, après la visite de deux jours à Alger du président des Emirats, cheikh Khalifa Ben Zayed Al Nahyane, la première du genre. Abou Dhabi réclame depuis des années la restitution des îles d?Abou Moussa, de la Petite Tomb et de la Grande Tomb. Recourir à la CIJ pour régler le litige territorial est une position officielle des Emirats. Les deux pays ont mis par ailleurs l?accent sur le droit des Etats à l?accès à la technologie nucléaire « à des fins pacifiques ». Ils ont plaidé pour un règlement pacifique du conflit autour du programme nucléaire iranien et souligné l?impératif de faire du Proche-Orient une région exempte d?armes de destruction massive. Ils ont appelé Israël à « adhérer sans plus tarder au Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et à soumettre ses installations nucléaires au système de garanties global de l?Agence internationale de l?énergie atomique (AIEA) ». Puissance nucléaire, Israël n?est pas signataire du TNP. L?Algérie et les Emirats soutiennent les efforts du Soudan pour régler la crise du Darfour, province aux prises avec une rébellion depuis 2003, « loin de toute pression ou ingérence étrangère ». Les Etats-Unis ont exercé des sanctions économiques sur le Soudan et la France aspire à créer « une force européenne » pour aider les réfugiés du Darfour et du Tchad voisin. Alger et Abu Dhabi ont salué l?accord de Khartoum, formulé à la mi-juin, de déployer des forces hybrides (Union africaine - ONU) au Darfour en appui aux efforts de paix dans la région, à même de garantir « la souveraineté et l?intégrité territoriale du Soudan ». A propos du dossier du Sahara occidental, Alger et Abou Dhabi ont apporté leur appui aux efforts de l?ONU qui ont abouti à un dialogue direct entre le Maroc et le Front Polisario, dont le premier round a eu lieu à New York en juin. « Parvenir à une solution juste et durable de la question du Sahara occidental, conformément à la légalité internationale, contribuera, sans nul doute, à assurer un climat favorable à l?instauration d?une coopération maghrébine élargie qui permettra de rétablir la sécurité et la stabilité », est-il souligné. Les deux pays ont fait part de leur profonde préoccupation à l?égard de la situation qui prévaut dans les territoires palestiniens, affirmant leur soutien à la légitimité de l?Autorité nationale palestinienne « qui ?uvre pour réaliser une entente nationale pour la défense des intérêts nationaux du peuple palestinien et le resserrement des rangs sur le plan interne ». Ils ont exprimé leur souhait d?aboutir à un retrait israélien total de l?ensemble des terres palestiniennes occupées pour permettre « au peuple palestinien d?établir un Etat indépendant sur son territoire avec Al Qods pour capitale », réitérant leur « attachement à l?initiative arabe de paix », la qualifiant de « complémentaire à la feuille de route ». Les deux parties ont convenu de lancer un appel aux membres du quartette (Etats-Unis, Russie, Union européenne et Nations unies) à agir « pour mettre fin aux pratiques israéliennes barbares contre le peuple palestinien désarmé, exposé à un embargo et à des incursions quotidiennes ». Les deux pays ont appelé « les frères au Liban » à faire prévaloir le dialogue pour « une convergence de vues autour de toutes les questions de l?heure en vue de préserver l?unité et l?indépendance du Liban ». L?Algérie et les Emirats ont abordé avec « une grande préoccupation » l?évolution de la situation en Irak, soulignant la nécessité d?amorcer un processus politique sur la base de la représentativité de toutes les factions irakiennes et la formation d?un gouvernement représentatif de l?ensemble des tendances du peuple irakien « pour préserver l?unité de l?Irak et de son peuple, sa souveraineté, son indépendance politique et son intégrité territoriale ». Les deux pays ont apporté leur soutien à toute initiative visant la consécration de la réconciliation nationale à même de « mettre fin à la violence et au terrorisme et à l?occupation en rétablissant paix et sécurité ». Par ailleurs, Alger et Abu Dhabi ont condamné le terrorisme « sous toutes ses formes et quelle qu?en soit l?origine » et ont soutenu la tenue d?une conférence internationale dans le cadre de la lutte contre ce fléau sous l?égide des Nations unies. Au plan bilatéral, les deux pays ont exprimé leur satisfaction du niveau de ces relations et se disent décidés à les raffermir davantage dans les domaines économique, commercial et d?investissement, l?objectif étant d?arriver à une « complémentarité économique ». Les deux parties ont appelé à lever les obstacles entravant l?action commune, « en prenant en compte les profondes mutations survenues dans l?ordre économique mondial ».
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Posté Le : 18/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Faycal Metaoui
Source : www.elwatan.com