Le verdict concernant le procès des personnes arrêtées lors des émeutes
qui ont secoué la localité d'El-Ançor, dans la wilaya d'Oran, le 27 octobre
dernier, a été rendu hier par le tribunal de première instance d'Aïn El-Turck.
Quatre accusés, parmi les 24
jugés contradictoirement le 2 novembre, ont été condamnés à 2 mois de prison
ferme. 14 autres, dont notamment le président d'une association locale oeuvrant
pour la protection de l'environnement et du patrimoine, ont écopé de 6 mois de
prison avec sursis. Six autres personnes, dont le représentant local de l'UNJA
qui avait comparu libre, ont été mises hors de cause par la justice, qui les a
blanchies. Quant aux personnes déclarées en état de fuite, au nombre de 6,
elles ont été condamnées à 3 ans d'emprisonnement par défaut et un mandat
d'arrêt a été décerné contre elles.
Pour rappel, le représentant du
ministère public avait requis une peine de 18 mois de prison ferme contre les
24 accusés présents à l'audience, sous les charges d'attroupement illégal non
armé, incitation aux actes de violence, trouble à l'ordre public, dégradation
de biens d'autrui et vol (du matériel appartenant aux entreprises
algéro-turques exploitant le gisement minier à El-Ançor). La place attenante au
tribunal, envahie hier par une marée humaine pour la circonstance, n'a
enregistré aucun incident majeur. Toutefois, la condamnation de Mrah El-Ansri,
président de l'Association ONSA, poursuivi pour instigation à la révolte, a été
unanimement dénoncée par la population. Les huit associations qui avaient, la
veille du prononcé du jugement, rendu public une motion de soutien, rédigée en
nom commun, à l'égard du président de l'Association ONSA et par le biais de
laquelle elles condamnaient la restriction de l'activité légale du mouvement
associatif et l'atteinte à ses droits les plus légitimes, dont notamment la
liberté d'expression, ont désapprouvé la décision de la justice condamnant
M.Mrah.
Soulagé néanmoins par la
libération du concerné, à la faveur du sursis suspensif de l'exécution de la
sanction d'incarcération, les représentants des associations de la région ont
tenu à réaffirmer leur confiance en la justice qui, selon eux, devrait rectifier
le tir dans quelques mois à l'occasion du procès en appel.
Pour rappel, El-Ançor, l'une des
quatre communes de la daïra d'Aïn El-Turck, a été le théâtre d'un violent
mouvement de révolte collectif pour protester contre le désagrément de la
carrière (une gravière), située à près de 300 mètres du tissu urbain, exploitée
par deux sociétés algéro-turques. Au début, la manifestation, entamée le 24
octobre dernier, était pacifique et parfaitement contrôlée, avant de basculer,
au quatrième jour dans une violence indescriptible, entrainant le déploiement
d'un imposant dispositif antiémeute.
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Posté Le : 10/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com