Algérie

Affaire des deux chasseurs tués: Les trois accusés inculpés d'assassinat



Le juge d'instruction en charge de l'affaire liée à la partie de chasse au sanglier qui a tourné au drame à l'orée de la réserve naturelle de la Mare d'eau (relevant administrativement de la wilaya de Mascara, située à califourchon entre Sig et Boufatis), le 16 juin 2011, a fiscelé son dossier. Chef d'inculpation retenu contre les trois chasseurs mis en cause : homicide volontaire avec préméditation. Pour le magistrat instructeur près le tribunal d'Oued Tlélat, il y a un faisceau de présomptions, voire de preuves, attestant l'intention criminelle des accusés de donner la mort (à leurs deux camarades de chasse). Le dossier, frappé donc du sceau rouge d'«assassinat», sera transmis dans les tout prochains jours à la chambre d'accusation de la cour d'Oran, laquelle juridiction aura à examiner les ordonnances du juge d'instruction. Deux variantes principales sont à envisager : soit les décisions du magistrat instructeur seront confirmées, et, dans ce cas, c'est le droit chemin vers la cour d'assises, soit, au contraire, les faits seront requalifiés, et, par conséquent, le dossier sera acheminé en fonction du délit (ou du crime le cas échéant) retenu. La nouvelle du maintien définitif par l'instruction de la version d'homicide volontaire avec préméditation est tombée tel un couperet sur les têtes des familles des trois agriculteurs incarcérés, depuis déjà cinq mois, eux qui espéraient, dans le pire des cas, un homicide involontaire. Pour leurs avocats, également, il s'agit là d'un scénario catastrophe tout à fait imprévu. Suite de l'affaire donc dans quelques jours à l'occasion du passage du dossier devant la chambre d'accusation.

Que s'est-il passé cette nuit du 16 juin 2011, aux environs de 22h ? Cinq agriculteurs se donnent le mot de sortir la nuit pour abattre des sangliers, dont les dégâts sur leur céréaliculture jouxtant la réserve d'animaux protégés avaient atteint des proportions alarmantes. Armés de leurs fusils, ils se lancent dans leur chasse au porc sauvage. Un groupe se met à battre les champs et les taillis pour en faire sortir le gibier. De l'autre front, un autre groupe se met aux aguets à hauteur de la ligne de grillage bornant la réserve protégée. Première étape réussie, un sanglier traqué se fait coincer dans une des brèches pratiquées par ces animaux sauvages pour s'ouvrir un accès sur les prés avoisinants. Commence alors une rafale de tirs très approximatifs, voire à l'aveuglette, en direction de la bête qui grognait à mort. Soudain des cris d'homme. Après le cessez-le-feu, l'épouvantable surprise : on aperçoit deux des cinq chasseurs allongés par terre, corps inertes. L'un deux, le plus âgé, un septuagénaire, touché par une balle qui lui a transpercé le crâne, rend l'âme sur le coup. L'autre, la trentaine, ayant reçu 3 projectiles dans différents endroits du corps, succombera à ses blessures aux UMC le lendemain. Il est à rappeler que cette affaire avait fait l'objet d'une procédure d'une reconstitution des faits. Il est, par ailleurs, établi que cette chasse a été improvisée par ces paysans dans la clandestinité la plus totale: défaut de permis de chasser, défaut d'autorisation pour la battue administrative, défaut de permis de port d'armes à feu, etc.




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