Algérie

Affaire des 5,5 quintaux de kif: Des peines de 7 à 20 ans de prison pour quatre accusés


Accusé à tort dans une affaire de trafic de drogue, confondu à tort - et à dessein aussi - avec le fils du ministre de la Justice, puis condamné à tort à 20 ans de réclusion au premier procès, il y a près d'un an, Djamel Belaïz, né le 8 mars 1971, à Bab El-Assa (localité frontalière de la wilaya de Tlemcen), a été rejugé hier et blanchi de toute accusation. Acquitté donc, l'homonyme du fils du garde des Sceaux a ainsi retrouvé la liberté au bout de 27 mois d'incarcération. Suite à un double pourvoi en cassation, l'affaire de la saisie de 5,5 quintaux de kif près d'El-Amria (Aïn Témouchent), en août 2009, est retournée devant le tribunal criminel d'Oran. La genèse de cette affaire remonte au 21 août 2009. Ce jour-là, en patrouille sur la RN 2, reliant El-Amria à Sidi Bakhti, les gendarmes ont suspecté deux véhicules de marques Renault Mégane et Mercedes E-250. Une course-poursuite est déclenchée. Quelques minutes plus tard, la Mercedes est retrouvée abandonnée sur la route ; les hommes qui étaient à bord auraient rejoint la Mégane qui s'est évaporée dans la nature. Dans la Mercedes, 5.500 kilos de kif ont été découverts. Mais aucun indice, sinon deux puces de téléphone mobile oubliées par les trafiquants dans le feu de l'action. De quoi permettre pourtant aux enquêteurs de remonter à la filière. Les enquêteurs sont parvenus à des noms déjà répertoriés dans les fichiers du trafic transfrontalier de drogue, parmi lesquels «Touala Omar», un gros caïd du kif activement recherché par les services de sécurité, impliqué dans plusieurs grosses transactions, dont celle des 8 quintaux de Bab El-Assa. Ce principal accusé en fuite est le présumé baron du cartel dont l'opération des 5,5 quintaux d'El-Amria porte la signature.

En d'autres termes, la marchandise lui appartenait ; il en est l'importateur. Quant aux autres mis en cause, au nombre de huit, dont six détenus, ce sont soit des éclaireurs, des convoyeurs, des pourvoyeurs ou des dépositaires, selon l'accusation. Quant à Belaïz Djamel, son seul tort est de figurer sur des photos - enregistrées sur une puce de téléphone - prises, quelques jours avant l'opération des 5,5 quintaux, avec le «big boss» du réseau, Touala Omar, à bord de deux véhicules haut de gamme aux faux papiers. Car, en plus du trafic de drogue, ce groupe faisait également dans la contrebande de carburant, le trafic de voitures volées en Europe puis transitant via l'Espagne et le Maroc, la contrebande de denrées alimentaires et autres produits de contrefaçon, d'après l'enquête. La perquisition opérée dans un kiosque situé à Bab El-Assa dans le sillage des investigations afférentes aux 5,5 quintaux de kif s'est soldée par une mince quantité de résine de cannabis et des comprimés psychotropes. A l'issue des délibérations, des peines de 7 à 20 ans de réclusion criminelle ont été prononcées à l'encontre de quatre individus. Deux autres accusés, dont Djamel Belaïz, ont été innocentés.


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