Algérie

AFFAIRE DE LA SNTF ANNABA 10 ans de prison requis contre tous les accusés



Le représentant du ministère public près la cour d'appel d'Annaba a requis dimanche, en début de soirée, des peines de dix ans de prison fermes assorties d'une amende d'un million de dinars contre chacun des huit accusés dans l'affaire dite de la Direction régionale (DRF) de la Société de transport ferroviaire (SNTF) d'Annaba. Il leur est reproché le faux et usage de faux, le détournement et la dilapidation de deniers publics.
Les huit cadres dont trois ex-directeurs régionaux, comparaissaient devant la cour d'appel suite au pourvoi en cassation introduit par le procureur de la République après le jugement en première instance. L'audience a duré près de 7 heures. Elle rejugeait les accusés condamnés au mois d'avril dernier. Les trois ex-DRF, un adjoint, un chef d'établissement avaient, pour rappel, été condamnés à quatre ans de prison ferme, deux agents à deux ans de prison, alors que le représentant de la STIM, filiale de la SNTF, a été acquitté. Ces peines ont été assorties d'une amende de 200 000 DA. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public a pointé du doigt la DG de la SNTF, qui, a-t-il affirmé, réquisitionne deux avocats de la capitale pour défendre des accusés alors que son rôle en tant que partie civile est la défense des intérêts de l'entreprise. D'autant plus, a-t-il ajouté, que l'argent distribué à la défense appartient à une entreprise étatique qui est en plus déficitaire. Les avocats ont longuement plaidé l'innocence de leurs mandants, demandant l'acquittement ou la désignation d'une contre-expertise. A l'issue des plaidoiries, le président de la cour d'appel a mis cette affaire en délibéré. Le jugement sera rendu le 13 novembre 2011. Pour rappel, l'affaire qui a été largement relayée par la presse nationale a éclaté au mois de juillet 2008, suite à des lettres de dénonciation signées par deux cadres ingénieurs, rejoints ensuite par deux autres cadres de l'entreprise et adressées en premier lieu au président de la République, avec un rappel des dispositions contenues dans l'ordonnance présidentielle pour lutter contre la corruption, au ministre des Transports et à leurs chefs hiérarchiques, dont le DG de la SNTF. Les lettres de dénonciation comportaient des arguments solides sur les malversations et autres crimes ayant visé leur entreprise. Des documents avec des photos à l'appui mettaient à nu ces pratiques. Il y avait du matériel ferroviaire remorqué et des centaines de pièces de rechange neuves (bougies, essieux, roulements, boîtes de roulements, triangles de frein…) importées à coups de millions de dollars qui étaient laissées à l'air libre, donc aux méfaits des intempéries pour qu'elles soient classées ensuite comme déchets ferreux et vendues à travers une filiale de la SNTF. Ceux qui ont permis à cette affaire d'éclater n'ont pas fait marche arrière en dépit des pressions, intimidations et autres chantages. Leur salaire était chaque mois ponctionné de près du tiers, nous ont-ils affirmé.




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