Algérie

Affaire de la femme qui s'était immolée par le feu à Oran: Le policier succombe à ses blessures



La nouvelle est tombée comme la foudre avant-hier soir parmi les rangs de la police à Oran. Le brigadier grièvement brûlé la semaine dernière alors qu'il tentait d'intervenir pour empêcher une tentative d'auto-immolation par le feu, dans le quartier de l'hippodrome à Oran, est décédé huit jours après le drame, qui a déjà coûté la vie à une femme, G.M., trentenaire et mère de deux enfants, alors que son enfant de 3 ans est toujours hospitalisé pour brûlures au 3e degré.

Selon des sources policières, le défunt policier, Belhadj Djelloul Ahmed, âgé de 54 ans, qui avait intégré les rangs de la police en 1981, est décédé en fin de journée de vendredi aux environs de 17 h.     Un décès qui a surpris plus d'un, surtout que l'état de santé du défunt, père de 5 enfants, ne présentait pas de signes particuliers d'inquiétude. Un état de santé qui a semblé «plus ou moins stable» tout au long de la semaine écoulée, jusqu'à cette journée de vendredi où le défunt a laissé apparaître des signes prêtant à préoccupation: fièvre et surtout difficulté de respirer. C'est ce qui a d'ailleurs amené les médecins traitants du service des grands brûlés du CHU d'Oran à le mettre sous assistance respiratoire artificielle. Selon des témoignages recueillis au niveau du dit service, «Ammi Ahmed se portait plutôt bien, en dépit des importantes brûlures au niveau des bras, des jambes et une partie du cou. Il communiquait normalement et ne souffrait pas de douleurs. Jusqu'à ce vendredi, où il est apparu soudainement éprouvé. Il a pu tout de même recevoir à la mi-journée la visite de ses enfants, de son épouse et de sa mère, avant que son état ne se détériore davantage l'après-midi». «Je suis resté un bon moment avec lui. Il était serein et ne souffrait pas de douleurs. Les dernières paroles qu'il a prononcées devant moi, ce sont celles de la «chahada», témoigne un des gardes-malades. Selon les spécialistes, les patients souffrants de brûlures aussi graves entament, dès le 7e jour et jusqu'à la guérison, une étape très délicate avec des risques de complications diverses. Il y a les risques liés à une contamination endogène mais aussi exogène: l'absence de barrière cutanée et la dépression immunitaire qui l'accompagne favorisent la survenue d'infections locales et générales qui sont responsables de plus de 50% des décès survenant chez les grands brûlés. Il y a aussi les risques de dénutrition due à l'hypermétabolisme, véritable emballement du moteur cellulaire. Autres complications possibles : rénales (insuffisance fonctionnelle et organique), pulmonaires, digestives (ulcère de stress, hémorragie...), thromboemboliques (phlébite, embolie pulmonaire) et neurologiques (troubles de la conscience et du comportement, coma), explique-t-on encore.

Pour rappel, le drame de l'hippodrome, qui a déjà coûté la vie à deux personnes (une femme de 30 ans et un policier de 54 ans), est survenu jeudi 6 octobre dernier, lorsqu'une jeune femme âgé de 30 ans, divorcée et sans emploi, mère de deux enfants, a commis l'irréparable en s'aspergeant d'essence avant de s'allumer à l'aide d'un briquet. La femme, qui est décédée la nuit même du drame, avait commis cet acte de désespoir au moment où un huissier de justice est venu, accompagné d'un agent de police, exécuter une décision judiciaire d'expulsion du domicile. Un domicile «propriété de l'OPGI, que la jeune femme avait acheté par «désistement» il y a plus d'une année, contre la somme de 210 millions de centimes.»     Dans cette entreprise désespérée, l'un des enfants de G.M., un garçon de 3 ans à peine, a été lui aussi grièvement brûlé, ainsi que l'agent de police présent sur les lieux. Le petit garçon est toujours hospitalisé au niveau du service des grands brûlés du CHU d'Oran.




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