Un douanier a été condamné jeudi par le tribunal criminel d'Oran pour son
implication dans une affaire d'importation illégale d'armes et de munitions et
de transfert de devises sans déclaration. Reconnu coupable de complicité, l'agent
de douane, qui comparaissait détenu, a écopé de dix ans de réclusion, soit plus
que la sanction requise par le ministère public (7 ans). La même peine de 10
ans de détention a été retenue contre le principal accusé (S.M., la quarantaine),
un passager intercepté au port d'Oran en possession d'un lot important de
fusils et de munitions sans autorisation, ainsi qu'une forte somme en devises
non déclarée préalablement auprès des services de la douane portuaire. Sa femme
(O.H., la trentaine), qui l'accompagnait dans ce voyage, a été également
reconnue coupable et condamnée à une peine de deux ans de prison, assortie
toutefois d'une dispense d'exécution. Les faits remontent au 23 juillet 2010, au
port d'Oran. Au cours des procédures post-débarquement, quatre fusils de chasse
ont été découverts dans les bagages du couple mis en cause, qui venait
d'Alicante. Fait curieux, les deux émigrés en France n'avaient même pas pris le
soin de dissimuler ces objets prohibés. La thèse de l'éventuelle couverture par
un agent pour franchir sans encombre le portillon «PAF-douane»
s'est vite mue en quasi-certitude après l'aveu du passager au cours de son
interrogatoire au poste de police des services de sécurité portuaires. En effet
- propos maintenus par l'inculpé hier au procès -, le couple avait constamment
affirmé durant la procédure qu'il était assuré d'avance de la main-forte de ce
douanier pour passer la fouille sans problème.
Avec comme cadeau pour le service rendu, deux téléviseurs écran à plasma,
qui ont été saisis également par la douane. Le passage du véhicule du passager,
une Peugeot 406, par le scanner a permis aux douaniers de découvrir 36 autres
fusils et des munitions. La douane a également saisi une somme de 18.900 euros
chez S.M. et 16.100 euros chez son épouse. A la barre, le couple s'est
partiellement rétracté, affirmant qu'il ignorait l'existence de fusils dans sa
bagnole, que ces armes y ont été mises à son insu, « probablement quand la 406
était chez le garagiste, en France. » Le douanier mis en cause, lui, a nié ces
accusations tout en bloc, expliquant que c'était son jour de repos et qu'il se
trouvait par hasard au port d'Oran. Contre le passager et sa femme, le
procureur général a requis respectivement 8 et 6 ans de réclusion. Contre le
douanier, il a demandé une peine 7 ans de réclusion criminelle.
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Posté Le : 18/06/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : H Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com