Algérie

Affaire Bouraoui: Un point de non-retour dans les relations algéro-françaises '


L'affaire de l'exfiltration de la ressortissante algérienne Amira Bouraoui de la Tunisie vers la France n'a pas encore livré tous ses secrets. Dans ce contexte, l'expert en questions géopolitiques, Hacene Kacimi, tout en soutenant que cette exfiltration a été organisée par des réseaux subversifs à la solde de l'étranger, a déclaré que cela a été effectué dans des conditions qui restent toujours à clarifier. Lors de son intervention, jeudi dernier, sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio algérienne, l'expert a indiqué que cela relevait d'une « affaire scandaleuse » qui remet en cause les règles et usages des relations internationales. M. Kacimi a soutenu dans ce sillage que cet acte vise à « mettre en échec les procédures judiciaires qui sont en cours au niveau de la justice algérienne ». Et cela « implique et prouve que l'exfiltration en question a également été aidée et financée à partir d'Alger », a-t-il ajouté. Indiquant dans ce sens que lorsque l'on soutient des personnages ayant fui l'Algérie de manière illégale et se sont installés sur le territoire français et à qui l'on a accordé le statut de réfugié de manière complaisante, ceci relève de l'hostilité ». Notant que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a ordonné le rappel en consultation de l'ambassadeur d'Algérie en France, Saïd Moussi, avec effet immédiat, avait indiqué mercredi un communiqué de la présidence de la République. De son côté, le ministre de la Communication, M. Mohamed Bouslimani, a réfuté tout lien entre Amira Bouraoui et la profession de journaliste, affirmant que la présenter comme « journaliste » était une fausse allégation. Un autre expert en questions géopolitiques, Ahmed Bensaâda, intervenant sur les ondes de la même Radio, jeudi, a soutenu que « le modus operandi de cette exfiltration n'est pas du tout anodin, et qu'il a certainement fait intervenir les autorités françaises au plus haut niveau ». Sur un ton virulent, une publication de l'APS, sur le même sujet, relève que la barbouzerie française ne cache plus son jeu. Elle est sur le point d'atteindre son objectif qui est d'arriver au point de non-retour dans les relations algéro-françaises, laisse-t-on entendre. Le même texte soutient que les services français ont sonné la mobilisation générale de leur « khabardji » dont l'objectif recherché est désormais clair, mettre à mal la relation algéro-française. Il est désolant que tout ce qui a été construit entre les Présidents Tebboune et Macron pour ouvrir une nouvelle page entre les deux pays, tombe en ruine et la rupture ne semble pas loin, a conclu la publication.Dans ce climat tendu, les partis FLN et le RND ont dénoncé la violation de la souveraineté nationale par des officiels relevant de l'Etat français qui ont participé à l'exfiltration clandestine et illégale d'une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne. Dans le même esprit, le Mouvement dynamique de la communauté algérienne établie en France (MOUDAF) a condamné, jeudi dernier l'exfiltration illégale par la France d'une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne. Interrogé sur le fait que cette affaire était susceptible de dégrader les relations bilatérales, François Delmas, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, qui s'est refusé à tout commentaire sur le rappel de l'ambassadeur algérien, considérant qu'il s'agit d'«une décision algérienne qu'il ne m'appartient pas de commenter», a déclaré que «pour notre part, nous entendons continuer à travailler à l'approfondissement de notre relation bilatérale». M. François Delmas s'est également abstenu de tout commentaire «sur cette situation individuelle» et sur la possibilité que cette affaire remette en question la visite du Président Tebboune programmée pour le mois de mai, mais a tenu à rappeler qu'Amira Bouraoui était «une ressortissante française et qu'à ce titre, les autorités françaises exercent leur protection consulaire». «Il s'agit d'une procédure qui ne ressort d'aucune manière de l'ordinaire», a-t-il estimé. Les relations entre les deux pays étaient, jusque-là, marquées par une entente presque parfaite, notamment après la visite du président français Emmanuel Macron, à Alger en août dernier, suivie par des déplacements à Alger de plusieurs ministres français, ainsi qu'une récente visite à Paris du général-major Saïd Chengriha, chef d'état-major de l'ANP.
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