Algérie

Affaire Bensedrine : Quand Zerhouni ignore tout !



Sihem Bensedrine, journaliste et militante tunisienne des droits de l'homme, « faisait l'objet d'une interdiction d'entrée sur le territoire national », a estimé Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. « Je n'ai pas encore de détails. Il m'a été dit qu'elle faisait l'objet d'une interdiction d'entrée sur le territoire national (') Je l'ai appris ce matin (hier) », a répondu le ministre à la question d'El Watan de savoir quelles sont les raisons de ce refoulement, en marge d'une visite de travail sur les chantiers du métro d'Alger. Zerhouni dit encore ignorer les dessous de cette interdiction. « Je ne sais pas ce qui s'est passé dans le passé », a-t-il encore ajouté, en précisant toutefois que « les administrations et les polices ont une mémoire étonnante ». Encore relancé sur la question de savoir si Bensedrine représentait « un danger » pour l'Algérie pour mériter un tel sort, M. Zerhouni a répondu : « Je ne sais pas exactement ; je ne connais pas la dame. » En tout cas, le ministre de l'Intérieur, également premier policier du pays, donnait l'impression d'être « très peu informé » des motifs à l'origine du refoulement de la militante tunisienne.Il s'est contenté de dire qu'il attend pour « avoir des précisions ». Fondatrice de la radio indépendante tunisienne Kalima, Sihem Bensedrine est arrivée, pour rappel, à l'aéroport Houari Boumediène d'Alger samedi dernier, en provenance de Paris sur un vol d'Air Algérie, avant d'être refoulée par la police des frontières.« Elle a été invitée par la LADDH pour participer au programme de monitoring des médias, initié par la ligue », selon un communiqué de la LADDH. Indignée par cette interdiction « non justifiée qui vise une militante des droits de l'homme connue pour son engagement en faveur de la démocratie en Tunisie », la LADDH a dénoncé « cette solidarité des régimes contre l'action des défenseurs des droits de l'homme dans l'espace maghrébin ». On se souvient encore de la malheureuse mésaventure de Toufik Ben Brik, journaliste tunisien et pourfendeur du régime de Ben Ali.Lui aussi a connu le même sort à l'aéroport d'Alger en janvier 2008. Par ailleurs, le ministre de l'Intérieur trouve que la campagne électorale pour la présidentielle de jeudi prochain s'est déroulée dans de « bonnes » conditions, en dépit, a-t-il ajouté, de « quelques écarts de langage (inexplicables) émanant d'un nombre de personnes ayant participé à l'animation des meetings populaires ».


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