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Affaire Ben Barka
Plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées, jeudi en début de soirée devant la brasserie Lip à Paris, où l'opposant marocain Mehdi Ben Barka a été kidnappé, il y a cinquante ans, et assassiné, pour demander à la France et au Maroc "justice et vérité".Organisé par la société civile, ce rassemblement, initié par l'Institut Mehdi Ben Barka - Mémoire vivante et le Syndicat national de l'enseignement secondaire, affilié à la Fédération syndicale unitaire (SNES - FSU), s'est déroulé dans le calme en présence de sa famille et de nombreux militants des droits de l'homme, sous la surveillance discrète des services de sécurité.Ce rassemblement s'est voulu une dénonciation "forte" de la "déraison d'Etats" de "l'organisation de l'oubli" et "l'impunité".Pour les organisateurs de cette manifestation pacifique, "la déraison d'Etats doit faire place à la raison politique et à la vérité" et la société civile doit faire "échec à l'organisation de l'oubli et à l'impunité".Parmi les ONG et associations ayant soutenu cette initiative, figurent l'Association de Marocains en France (AMF), l'Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), l'Association de défense des Droits de l'Homme au Maroc (ASDHOM), l'Association des parents et amis des disparus au Maroc (APADAM), le Parti socialiste unifié en France (PSU-Maroc), La Voie démocratique en France et le Parti de l'avant-garde démocratique et socialiste en France (PADS), pour ne citer que cela.Au cours du rassemblement, le PADS a exprimé l'espoir pour que "soit établie toute la vérité sur une affaire qui demeure une énigme et est encore un secret d'Etat".Le parti considère que la responsabilité directe du "crime politique emblématique", revient à l'Etat marocain et son homologue français, avec la complicité des services secrets des Etats-Unis et d'Israël.Il a rappelé que la CIA "refuse toujours" de déclassifier certains documents officiels, "alors que la loi américaine l'autorise après 30 ans", ajoutant que la France a classé ce dossier comme "secret de défense" et "depuis 2004 n'a livré aucun élément susceptible d'établir la vérité".Le PADS relève également que le Maroc "n'a jamais voulu ouvrir ce dossier juridique, malgré plusieurs demandes faites par les avocats de notre parti et refuse de collaborer avec les juges français en charge de cette affaire"."Nous sommes actuellement devant le dixième juge d'instruction qui tente d'instruire cette affaire et de rassembler les éléments du dossier qui continue d'être bloqué par l'absence de volonté politique des Etats marocains et français", a conclu le parti, dont Mehdi Ben Barka a été son fondateur idéologique.A signaler qu'un colloque, ayant pour thème "Mehdi Ben Barka : mémoire et actualité d'une résistance au colonialisme", sera organisé lundi prochain à la mairie de Saint-Denis à Paris.Le militant nationaliste marocain Mehdi Ben Barka, en exil en France, avait un rendez-vous à Paris le 29 octobre 1965. Il devait rencontrer le journaliste Philippe Bernier, inculpé par la suite, et le cinéaste Georges Franju, un repris de justice, qui "préparaient" un film sur la décolonisation. Il est interpellé par deux policiers qui le sommèrent de monter dans une Peugeot 403. Depuis, personne n'a plus revu Mehdi Ben Barka, dirigeant de l'Union nationale des forces populaires, principal parti d'opposition au défunt roi du Maroc Hassan II.


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