Algérie

Affaire BCIA



10 ans de prison ferme contre dix prévenus en fuite C’est en fin d’après-midi, hier, que le verdict de l’affaire dite de la BCIA est tombé. Le directeur de l’agence BEA ‘Yougoslavie’, accusé de dilapidation, ainsi que Addou Samir, Ahmed Fouatih Belkacem et Selmane Abderrahmane, contre qui le grief de dilapidation a été retenu, ont été condamnés à la peine de huit années de prison ferme assortie d’une amende de 800.000 DA. Les trois autres employés de la BEA, à savoir Benyettou Nasser, Bentayeb Mohamed et Lotfi Mohamed ont écopé de six ans de prison ferme pour les deux premiers et sept ans pour le dernier. Cinq acquittements ont été, d’autre part, prononcés à l’encontre des dénommés Boukhatem Saïd, Chérif Hadria, Lakhdar Fouatih, Darrar et Bensaïd. Pour ce qui est des autres mis en cause, des peines allant de un à cinq ans de prison ferme ont été prononcées à leur encontre, assorties d’amendes situées entre 200.000, 400.000 et 600.000 dinars. D’autre part, la peine de dix ans de prison ferme a été prononcée par contumace contre les dix prévenus en fuite, dont les deux Kharoubi, Ahmed et Med Ali, et le directeur d’Union Bank, assortie d’amendes d’un million de dinars. De même qu’un mandat d’arrêt international a été lancé à leur encontre. Signalons que cette peine a été requise par le représentant du ministère public. D’autre part, la partie civile (la BEA ndlr) a demandé le remboursement, solidairement entre les prévenus, du préjudice causé à la BEA et qui est estimé par l’expertise à 13.238.953.231,80 dinars, ainsi que la somme de plus de 6 milliards de dinars représentant les intérêts. Pour rappel, cette affaire dite des traites avalisées, où la Banque extérieure d’Algérie (BEA) s’est présentée comme victime, avec un préjudice estimé à plus de 13 milliards de dinars, a débuté le 27 janvier. Pendant plus d’un mois donc, les accusés, les témoins ainsi que la défense de la partie civile et des prévenus se sont succédé à la barre. Parmi les premiers, cinq devaient répondre de dilapidation, et les autres de complicité, à l’exception d’un seul qui était accusé d’abus de confiance et qui sera acquitté. Pendant ce mois, cependant, l’ombre des principaux mis en cause, à savoir les Kharoubi en fuite, a plané sur le procès. La défense des prévenus avait même parlé de découpage de ce procès en deux. En effet, Me Mokrane Aït Larbi avait déclaré qu’«au lieu d’assister au procès de la BCIA, on est en plein procès de la BEA avec, comme principal accusé, le directeur de l’agence de la BEA ‘Yougoslavie’.» Lors de leur audition, les prévenus ont observé un seul mot d’ordre : « Ce n’est pas moi, c’est l’autre ! « Alors que les témoins se sont cachés derrière la devise de : « Je n’ai rien vu, rien entendu et rien dit ! « Quant à l’expert qui a présenté son rapport, il a été contesté par les avocats de la défense qui mettront en doute son travail. Ces derniers mettront également en doute l’instruction de cette affaire. Mais le coup de théâtre a été créé par le liquidateur de la BCIA qui s’est présenté en tant que partie civile. Une demande qui devait être étudiée en fin de procès, dira le président de l’audience. A l’issue des délibérations, sur les demandes de la partie civile, le président de l’audience a décidé de nommer deux experts : Dahou Lahbib Benaouda et Djaafri Mokhtar qui devront élaborer une expertise qui fixera le montant dilapidé subi par l’agence BEA ‘Yougoslavie’ (74) et celle de Sig. Cette procédure, déclarera-t-il, devra être établie dans les trois mois qui suivent. Quant au liquidateur de la BCIA, qui a voulu se constituer partie civile, sa demande a été refusée. Par ailleurs, en marge de ce procès, le procureur général a déclaré, lors d’un point de presse, que la Banque d’Algérie a saisi tous les comptes des prévenus, mais que le préjudice n’a pu être couvert. Comme il a été constaté, précisera-t-il, que les mis en cause n’ont aucun bien immobilier à leur nom pouvant servir de garantie et que l’argent dilapidé n’a pu être retrouvé. Hasna Yellès


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