Algérie

Affaire BCIA



La défense des prévenus se poursuit Les plaidoiries des avocats de la défense se sont poursuivies hier. Et, tel un leitmotiv finalement peu convaincant car avancé à chaque prise de parole, la même ligne de défense a de nouveau été adoptée: «Nos mandants ne sont pas coupables». Les avocats qui ont plaidé hier sont tous revenus sur les points soulevés par leurs prédécesseurs, notamment le rapport d’expertise qui est encore une fois remis en cause par l’ensemble des avocats. Cette fois-ci cependant, l’instruction elle-même n’échappe pas aux critiques de certains défenseurs. L’avocat de l’un des prévenus dira ainsi : « Mon client, qui nie les faits qui lui sont reprochés, a été accusé car les éléments de la sécurité ont, au cours de l’enquête, mis à jour trois traites qu’il aurait signées. Interpellé, il rejettera les faits, expliquant que le cachet apposé sur les traites qu’on lui impute est ancien et n’a plus aucune valeur car il avait déjà changé d’activité. » Son avocat estimera alors que l’accusation de son mandant n’a «Â aucune base ». Cette tactique est également adoptée par d’autres avocats. La défense du mis en cause Fadel Taoufik expliquera pour sa part : «Le seul tort de mon client est d’avoir voulu aider le dénommé Ouala, qu’il a rencontré au début de l’année 2003 et qui lui a demandé de lui signer une traite contre le versement d’un pourcentage de 10% de la valeur de cette dernière. Mais voyant que le compromis passé avec Ouala n’a pas abouti, il déposera plainte contre ce dernier». La défense avancera alors ce qu’elle croit être un argument infaillible : «Mon client devrait être qualifié de victime au lieu d’être considéré comme un accusé». Le même défenseur reviendra «Â sur les traites qu’on faisait signer à blanc à ces pseudo-clients». «Â Ces traites n’ont servi qu’à enfoncer ces mis en cause, ajoutera-t-il, alors qu’ils sont victimes d’une machination utilisée par les décideurs pour détourner l’argent de la BEA». Par ailleurs, la défense du prévenu Benjouka Djilali, représentée par Maîtres Rached et Boudali, qualifiera le prévenu Med Ali Kharoubi «de veuve noire, dans cette affaire, essayant d’attirer ses victimes dans son antre pour en tirer le maximum». Quant à leur client, les deux avocats estimeront que «c’est une victime de plus dans cette affaire à qui on veut faire endosser des griefs qu’il n’a pas commis». Les avocats suivants avanceront les mêmes arguments, lanceront les mêmes propos et souligneront tous que leurs mandants sont «des victimes qu’on veut à tout prix incriminer». «Dans leur majorité, ces prévenus sont de pauvres malheureux qui ont eu le malheur d’être confiants, expliqueront leurs avocats. Et cette confiance, ils l’ont payée très cher». Suspendues en fin de matinée, les plaidoiries ont repris en début d’après-midi. Les avocats suivants essayeront eux aussi de faire admettre à l’assistance que leurs clients respectifs «sont innocents des griefs retenus contre eux, car il n’y a aucune preuve tangible». Et de demander leur acquittement. Hasna Yellès




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