Le procureur requiert des peines allant de 1 à 10 ans e représentant du ministère public a requis, à l’encontre des accusés, des peines allant de 1 à 10 ans de prison ferme. La peine de 10 ans a été requise contre 4 des prévenus devant répondre du grief de dilapidation: Adda Larbi, Lotfi Mohamed, Benyettou Nacer et Bettayeb Mohamed, alors que pour le cinquième mis en cause, accusé du même chef d’inculpation, il a été réclamé 4 ans de prison ferme. Par ailleurs, la même peine de 10 ans a été requise contre 4 commer-çants à savoir Ahmed Fouatih Belkacem, Addou Samir, Ouala Rezak et Selmane Abderrahmane. Concernant les autres inculpés, le représentant du ministère public a requis des peines de 2, 4, 5, 6, 7 et 8 ans de prison ferme. Toutes ces peines ont été assorties d’une amende d’un million de dinars. D’autre part, pour abus de confiance, le procureur a requis la peine d’un an de prison ferme et une amende de 20.000 DA contre le prévenu Derrar Mohamed Djallal. Mais avant de requérir ces peines, le procureur a poursuivi son réquisitoire. Parlant de Selmane, il s’étonnera comment se fait-il qu’un aussi jeune homme puisse réussir, en l’espace d’à peine 4 ans, à brasser des milliards. Comme il démontrera aussi la complicité entre ce dernier, Fouatih et Addou. Il reviendra, par ailleurs, sur les agissements de Sahel Mohamed, propriétaire de deux sociétés, l’une spécialisée dans l’alimentation générale, l’autre dans le transport de marchandises, démontrant ainsi qu’en 2001, ce mis en cause a reçu de Selmane 20 chèques certifiés illégalement. «Ce dernier, ajoutera-t-il, qui crie sur tous les toits qu’il est mondialement connu dans la place commerciale, niera cette transaction, affirmant ne connaître le dénommé Sahel que de nom». Il reviendra par la suite sur le rôle qu’a eu à jouer Bayah, le directeur d’Union Bank. Pour ce qui est des prête-noms, le procureur soulignera que «ceux-ci ne pouvaient ignorer ce qui se tramait du moment qu’ils n’avaient aucun fonds et qu’ils signaient des traites dont le montant frise l’irréel. En contrepartie, ils percevaient une congratulation mensuelle». Concernant au directeur général de la BCIA d’Alger, le procureur signalera, une fois de plus, qu’»en fin banquier, il avait dû tout comprendre depuis le premier jour de son installation à la tête de cette banque. C’est désolant de voir des cadres supérieurs à la retraite tremper dans pareil complot!» Le réquisitoire terminé, les plaidoiries de la défense ont débuté avec les avocats du mis en cause Sahel qui déclareront que leur client, à qui l’on reproche d’avoir amassé sa fortune en quelques années, est dans les affaires depuis 1978, son registre de commerce faisant foi. Concernant certaines signatures de chèques qu’on lui a reprochées à l’époque des faits jugés actuellement, un de ses avocats dira : «Mon client se trouvait à l’étranger, son passeport en fait foi». Viendra ensuite le tour de la défense de Adda et Selmane, représentés par deux avocats, dont Me Aït Mokrane Larbi. Avant d’entamer sa plaidoirie, ce dernier reviendra sur la présomption d’innocence qui prévaut à chaque procès, avant de poser, cependant, la question suivante : «Cette présomption est-elle respectée?» Comme il reviendra sur la division de ce procès. «Lors de l’éclatement de cette affaire, poursuivra-t-il, on parlait d’affaire BCIA, cette banque qui avait causé à son homologue, la BEA, un préjudice estimé à plus de 13 milliards de DA. Mais, voilà que l’on assiste au procès de la BEA où la victime est devenue accusé et l’accusé tient le rôle de bourreau. On reproche à Selmane d’avoir constitué une fortune en quelques années; ne doit-on pas plutôt être fier qu’un jeune homme puisse réussir?» Abordant le rapport d’expertise et la nomination de l’expert, il se demandera s’il a été nommé dans les règles, avant de critiquer ses déclarations, signalant surtout qu’»il s’est permis d’accuser des présumés mis en cause». Me Aït Mokrane reviendra ensuite sur les antécédents de la BCIA et son refus d’honorer des traites en 1998. «Pourquoi aucune disposition n’a été prise à son encontre?» Comme il soulèvera dans son intervention le problème des inspections générales et régionales au niveau de l’agence BEA 74. «Si des anomalies ont été observées et signalées, dira-t-il, pourquoi Adda n’a-t-il pas fait l’objet de sanction ? Ses supérieurs hiérarchiques prétendent le lui avoir signifié, alors que lui affirme n’avoir rien reçu». «On parle également d’opérations comptables dissimulées par Adda, là aussi je pose une énième question : «Comment pourra-t-il le faire alors que toutes les opérations sont informatisées». Hasna Yellès
Posté Le : 21/02/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com