Algérie

Affaire autoroute Est-Ouest



Affaire autoroute Est-Ouest
Dns le cadre de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest, M. Benmhidi, procureur de la République, a prononcé, ce vendredi, son réquisitoire devant le tribunal criminel auprès de la Cour d'Alger. Allant d'un à vingt ans de prison et d'un à huit millions de dinars d'amendes, les peines requises sont tombées comme un couperet sur les accusés."Les accusés n'ont, peut-être, pas fait attention aux évolutions en matière de répression de ces crimes et n'ont pas mis dans leur tête qu'ils pourraient être un jour découverts. Le dossier comporte 24 boites de documents et ils disent qu'il n'y a rien ! ", assène d'emblée le procureur qui a commencé par rappeler le contexte de l'affaire.Début des années 2000, l'Algérie commence à connaître une aisance financière et le lancement de grands projets d'infrastructures. Le procureur évoque la crise économique en Europe et les entreprises étrangères en concurrence pour venir investir en Algérie. Entre-temps, les magistrats avaient également été formés pour ce genre d'affaires.Pour lui, il ne s'agit pas de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest. Celle-ci n'est qu'une partie d'une grande affaire de corruption qui touche également d'autres secteurs. " Et nous ne sommes pas devant de simples gens, dit-il, Chani est un expert financier, Khelladi est également un expert et a des diplômes ", dit-il.Outre, M. Benmhidi a salué à maintes reprises le travail du juge d'instruction et démonter l'argumentaire des avocats de Chani Medjdoub qui a évoqué des actes de torture pendant la garde à vue." La police judiciaire a fait son travail ! Ce genre d'affaires est devenu comme un cancer ! La police judiciaire fait des investigations et la justice enquête ! ", a lancé le procureur qui refuse de parler de police judiciaire du DRS, de la Gendarmerie ou de la sûreté nationale mais de police judiciaire tout court." Cette police judiciaire est devenue une référence en matière de lutte antiterroriste, pourquoi ne deviendrait-elle pas une référence en matière de lutte contre la corruption ' ", lâche-t-il. Aux avocats de la défense qui ont réclamé l'annulation du PV de la police judiciaire du DRS, le procureur rappelle qu'il est là à titre indicatif.Concernant le PV de la police judiciaire, Chani Medjdoub est notamment accusé de " constitution d'association de malfaiteurs ", de " blanchiment d'argent ", " d'humiliation et d'atteinte aux institution de l'Etat " et " d'intervention dans des fonctions militaires ", précise-t-il en rappelant que ces deux derniers chefs d'inculpation n'avaient pas été finalement retenus par le parquet.Chose qui prouve, selon lui, que la " qualification " des faits ne relève pas des services de la police judiciaire mais du parquet. Selon lui, l'arrestation de Chani Medjdoub a eu lieu le 28 septembre 2009. " Rien dans le dossier ne prouve qu'il y a eu arrestation le 17 septembre 2009 ", dit le procureur. Il ajoute que les autorisations de prolongation de la garde à vue et les mandats de perquisition figurent dans le dossier." Le juge d'instruction que je salue encore une fois pour les précisions des informations a donné le droit à chacun de parler ou de refuser de parler (en l'absence de son avocat, NDLR) ", poursuit-il. Pour les déclarations devant le juge d'instruction qui seraient faites sous la dictée comme ont avancé certains prévenus, le procureur affirme: " Dans le bureau du juge d'instruction, il n'y ni police, ni sécurité militaire, ni gendarmerie ! " Pourquoi le neveu de Chani n'est pas venu témoigner 'Les accusations de torture formulées par Chani contre des officiers de la police judiciaire du DRS ' " Un disque ressassé par tous les accusés " même quand il s'agit de la police ou de la gendarmerie, estime le procureur de la République qui relève un détail." L'accusé Chani a dit qu'il a fait objet de torture et a parlé de son neveu (qui aurait lui aussi fait l'objet de torture, NDLR). Dans le dossier, on ne retrouve pas la trace d'une demande de convocation pour écouter Chani Larbi (neveu) ", relève le procureur qui rappelle que même le ministre des Travaux publics a été interrogé sur la demande de certains avocats. " On a vu que les accusés nient le fait qu'ils se connaissent ! Chani dit qu'il n'avait aucune relation avec le groupe chinois en Algérie. Même le groupe chinois dit qu'il n'a qu'un petit bureau (à Pekin) ", indique-t-il. Tout au long de son réquisitoire qui a duré plus de deux heures, le représentant du ministère public s'est attelé à démontrer les liens entre les différents accusés et à argumenter les faits qui leur sont reprochés.




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