C'est aux premières heures de la journée d'hier que les plaidoiries desavocats de la défense ont pris fin dans le procès de l'affaire du scandaled'Algérie Télécom (AT) où onze personnes dont l'ex-PDG sont poursuivies, selonl'arrêt de renvoi, pour «dilapidation de deniers publics et conclusion decontrats contraire à la réglementation, estimés par le rapport d'expertise à220 millions de DA». Toutes les procédures accomplies,le président du tribunal correctionnel donne rendez-vous pour le 26 marsprochain pour rendre son verdict. L'affaire mise en délibéré connaîtra sonépilogue dans une douzaine de jours. Aussitôt les demandes du représentant duministère public formulées, les avocats de la défense prennent le relais etentament leurs plaidoiries. Ainsi, tour à tour, les avocats Aït Larbi, Brahimi,Ouali, Sellini et tant d'autres prennent la parole. Pour eux, le représentantdu ministère public «n'a rien apporté pour justifier ses demandes. Bien aucontraire, son refus d'engager un réquisitoire prouve que les demandes ne sontbasées sur aucun texte juridique». Pour rappel, le procureur de laRépublique près le tribunal d'El-Harrach a requis des peines de 10 ans deprison ferme, assorties d'amendes de 10 millions de dinars contre chacun destrois promoteurs ayant bénéficié de marchés douteux, et contre le receveur del'agence postale de Ben Aknoun et le directeur des infrastructures d'AT. Pourles cadres d'AT, notamment son président-directeur général, le représentant duparquet a requis 8 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 500.000 dedinars. L'avocat de la partie civile arelevé pour sa part que le problème principal réside dans «l'absenced'affectation claire des missions relevant de chaque partie de l'entreprise»,estimant «difficile la détermination des responsabilités d'abus de pouvoir dansla réalisation des projets de l'entreprise». «Algérie Télécom a subi unpréjudice considérable de plus de 222 millions de dinars représentant le coûtdes projets réalisés et non réalisés», a-t-il déclaré. Les avocats de la défense, prèsd'une vingtaine, ont usé de tous les arguments pour plaider la cause de leursclients, notamment les cadres d'Algérie Télécom, à leur tête son ex-PDG M.Brahim Ouarets. Ils mettent en évidence leur «probité et leur savoir-faire dansle secteur des télécommunications particulièrement pour Algérie Télécom». Lapalme du mérite est surtout revenue à l'ex- PDG et ses proches collaborateurspoursuivis dans cette affaire, «qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes pour quel'opérateur historique atteigne ce stade de performance». Les robes noires ont mis enévidence «les qualités professionnelles et humaines de nos clients», pourcasser tant les propos du procureur de la République que ceux du seul témoin àcharge. Ce dernier, lors de son audition,avait affirmé avoir été démis de son poste après avoir découvert des irrégularitésdans l'octroi des marchés aux entrepreneurs accusés, avant d'ajouter qu'ilavait été accusé par la hiérarchie d'être à l'origine des fuites dans lapresse. Il a également indiqué avoir adressé une correspondance au ministre dela Poste et des télécommunications dans laquelle il s'était plaint despressions exercées par les responsables d'AT sans en expliquer les motifs. Les robes noires, avant d'entamerleurs plaidoiries, ont exprimé leur étonnement devant les requêtes«incohérentes et injustifiées» du procureur de la République, rappelant à cetitre que le représentant du ministère public est tenu par la loi d'apporter,dans son réquisitoire, les preuves des griefs reprochés à leurs clients avantd'introduire ses requêtes.
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Posté Le : 15/03/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Fayçal L
Source : www.lequotidien-oran.com