En grève de la faim depuis le verdict de l'affaire autoroute Est-Ouest, il y a 45 jours, l'homme d'affaires algéro-luxembourgeois, Mejdoub Chani, ne sera probablement pas présent, aujourd'hui, à son autre procès lié à Algérie Télécom, programmé à la cour d'Alger, après son retour de la Cour suprême.Ses avocats dénoncent son transfert le 21 juin dernier, à Bordj Bou Arréridj, alors qu'il était «sous perfusion et sur une chaise roulante». Programmé pour aujourd'hui, le procès de l'ex-cadre du ministère des Télécommunications risque de ne pas se tenir. Les deux principaux prévenus, Mejdoub Chani, homme d'affaires algéro-luxembourgeois, et Mohamed Boukhari, ancien conseillé du ministre des Télécommunications, ont été transférés, pour le premier à Bordj Bou Arréridj et le second à Saïda et à ce jour, leur transfert n'a pu être effectué.Ils avaient été condamnés à 15 ans de prison ferme, assortie d'une amende de 4 milliards de dinars chacun pour des faits de «blanchiment d'argent et de corruption» commis entre 2003 et 2006 au détriment d'Algérie Télécom, liés à des marchés dans le domaine de la téléphonie et d'internet.Deux sociétés chinoises, ZTE Algérie et Huawei Algérie, avaient été elles aussi condamnées à une année d'interdiction des marchés publics, et trois de leurs cadres en fuite ont écopé d'une peine de 10 ans. C'est à la suite d'une commission rogatoire transmise au Luxembourg, dans le cadre du dossier de l'autoroute Est-Ouest, que des informations sur des pots-de-vin versés par les deux sociétés chinoises aux deux prévenus, sont parvenues au pôle pénal spécialisé d'Alger. Hier, les cinq avocats de Mejdoub Chani, les maîtres Mohand Tayeb Belarif, Amine Sidhoum, Noureddine Ahmine, William Bourdon et Philippe Penning ont rendu public un communiqué dans lequel ils s'insurgent contre le transfert de leur mandant, à deux jours du procès, à la prison de Bordj Bou Arréridj.D'une extrême virulence, le communiqué fait part de la détérioration de l'état de santé de Mejdoub Chani tout en déclarant : «Medjdoub Chani avait l'intention de suspendre la grève de la faim le jour de son procès fixé au 25 juin 2015, sur renvoi après cassation dans l'une des affaires qui ont été montées en violation des règles de procédure, l'affaire Algérie Télécom, pour permettre à l'appareil dit de justice d'accomplir la véritable mission de droit qui lui incombe en toute quiétude. Medjdoub Chani a, contre toute logique, été transféré à Bordj Bou Arréridj Lundi 22 juin 2015, trois jours avant son procès à la cour d'Alger !Dimanche 21 juin, il avait été ramené au parloir des avocats sous perfusion et en fauteuil roulant. Ce transfert est un acte délibéré qui met la vie de Chani Medjdoub en danger. Ses avocats ignorent s'il est encore en vie. En cette manœuvre se profile l'ombre de la mort et nous ne savons pas ce que lui réserve le sort. Nous n'implorons pas ses tortionnaires. Ils sont dépourvus de toute humanité. Nous nous en remettons à Dieu et à la capacité d'indignation des Algériens épris de justice.»
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Posté Le : 25/06/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salima Tlemçani
Source : www.elwatan.com