Algérie

AFFAIRE ACHOUR ABDERRAHMANE Le procès atteint sa phase décisive



Le procès de l'affaire Achour Abderrahmane-BNA passera à la vitesse supérieure à compter de demain dimanche, soit avec le début de l'audition des principaux mis en cause dans cette affaire. Jeudi dernier, le président du tribunal criminel a auditionné les premiers prévenus, dont Amari Mohamed, l'ex-directeur du réseau d'exploitation.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) —Au troisième jour de ce procès, qui a débuté mardi dernier au tribunal correctionnel, rien de particulier n'a été enregistré, si ce n'est l'audition de l'ex-directeur du réseau d'exploitation de la BNA. Mohamed Amari, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a nié en bloc les chefs d'inculpation retenus contre lui dans l'ordonnance de renvoi de la chambre d'accusation. Selon lui, le directeur du réseau d'exploitation «n'a pas les prérogatives d'empêcher quelqu'un d'ouvrir un compte, sauf si c'est sur instruction de la Banque d'Algérie». D'ailleurs, pour ses avocats, «si Amari était impliqué dans cette affaire, il aurait eu un autre mode de vie». «Son niveau de vie n'a pas changé entre 2003 et 2005, période des faits, et lorsqu'il a été inculpé, son fils était dans l'obligation d'interrompre ses études universitaires pour trouver un travail et subvenir aux besoins de sa famille», nous a confié un de ses avocats. La défense tentera sans aucun doute d'évacuer une autre charge qui pèse sur son client, à savoir «la relation particulière qu'entretient Achour Abderrahmane avec Mohamed Amari».Pour rappel, lors du premier procès, l'avocat de l'ex-directeur régional de la BNA a essayé d'expliquer qu'une relation particulière entre un directeur et un gros client «est tout à fait normale du moment que la banque, une institution commerciale, doit veiller à avoir d'importants clients». Selon d'autres sources, les avocats de la défense, forts de l'expérience du procès de 2009, comptent «devancer» les arguments de l'accusation, qui a requis lors du premier procès de lourdes peines à contre Achour Abderrahmane et les cadres de la banque. Ainsi, pour justifier ses demandes, le représentant du ministère public est revenu sur ce qu'il a appelé «la stratégie de dilapidation», dont les auteurs sont Achour Abderrahmane, ses proches et les fonctionnaires de la banque. Selon lui, le procédé utilisé pour subtiliser les deniers de la banque consistait en la création légale d'au moins 9 entreprises fictives, gravitant autour d'une société principale, National A+ qui, elle, existe concrètement. La deuxième étape consiste en l'ouverture de 12 comptes : 9 à Cherchell, 2 à Koléa et 1 de National A+ à Bouzaréah. Puis vient la troisième étape durant laquelle interviennent les dépôts de chèques au nom de National A+ pour encaissement au profit des différentes sociétés fictives gérées par Achour par procuration. La quatrième étape, ajoute le magistrat, consistait à laisser en suspens entre les agences toutes les écritures dans le but de laisser les opérations sans suite et assurer à Achour l'encaissement des chèques alors que les comptes n'étaient pas approvisionnés. Pour le procureur, dans chacune des étapes, les accusés avaient un rôle bien déterminé à jouer pour mener à bien ce procédé diabolique, digne de la maffia italienne.


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