Confirmation des mandats de dépôt contre les commissaires
La chambre d?accusation près la cour d?Alger a confirmé cette semaine les mises sous mandat de dépôt décidées par le juge d?instruction près le tribunal de Bab El Oued contre deux commissaires, l?ex-directeur de la police judiciaire de Tipaza et son adjoint, dans le cadre de l?affaire Achour Abderrahmane. Poursuivis pour corruption, complicité de détournement, faux et usage de faux, pour avoir aidé Achour Abderrahmane, richissime commerçant impliqué dans le scandale de la BNA, les deux commissaires ont comparu il y a une vingtaine de jours, avec deux autres responsables de la Sûreté nationale, l?ex-chef de la sûreté de wilaya de Tipaza, Zouaï, placé en liberté provisoire, et l?ex-directeur de la clinique des Glycines, Sbih, gardé sous contrôle judiciaire, alors que l?ancien commissaire de Koléa, Gherzouli, a bénéficié d?un non-lieu. Neuf autres policiers (entre agents et officiers) ainsi que six commerçants convoqués par le parquet dans le cadre de cette affaire ont gardé le statut de témoins dans ce dossier. Donc est impliqué Achour Abderrahmane, qui sera entendu samedi prochain par le juge d?instruction, à la veille de l?examen par la chambre d?accusation près la cour d?Alger du volumineux dossier lié au jeu de traites creuses croisées, de chèque de cavalerie et d?escroquerie. Les deux dossiers semblent étroitement liés, du fait que le document, établi par les services de la police judiciaire pour blanchir Achour Abderrahmane des faits qui lui sont reprochés par la BNA, et avec lequel il s?est défendu contre son extradition du Maroc, s?avère être un faux. Les officiers déférés devant le tribunal de Bab El Oued, il y a quelques semaines, sont poursuivis, entre autres, pour faux et usage de faux. C?est sur la base de ce document également mis dans le dossier de Achour que la défense de ce dernier a axé son travail. A titre de rappel, c?est à la suite d?une enquête décidée par les plus hauts responsables de la Sûreté nationale qu?une partie du voile a été levée sur cette affaire, dans la mesure où de nombreuse zones d?ombre restent entières à ce niveau de l?enquête, tant les vrais protecteurs, ou parrains de Achour Abderrahmane au sein de l?institution policière, ne sont pas encore inquiétés. Les services de la police judiciaire d?Alger, auxquels l?enquête a été confiée, n?ont malheureusement pas réussi à démasquer toutes les complicités qui ont permis à Achour Abderrahmane d?obtenir le document alors qu?il était déjà sous le coup d?un mandat d?arrêt, et de quitter le territoire national sans être inquiété. Il s?agit en fait d?un rapport de quelques paragraphes établi par la brigade économique de Tipaza déclarant (en trois jours) l?enquête menée en 2004 sur les pratiques de Achour Abderrahmane infructueuse, alors que les mouvements des chèques de cavalerie, les crédits non garantis et le jeu de traites creuses et croisées se sont poursuivis jusqu?à novembre 2005. En détention provisoire depuis son extradition du Maroc en novembre 2006, après une bataille juridique de plusieurs mois, Achour Abderrahmane est soupçonné aussi d?avoir détourné de la BNA quelque 32 milliards de dinars. Le pot aux roses a été découvert en octobre 2005, à la suite d?une lettre anonyme adressée aux plus hautes autorités du pays. Une plainte a été déposée par la BNA et l?instruction s?est soldée par l?inculpation de 32 personnes, dont les associés de Achour Abderrahmane, sa secrétaire et son épouse. Le juge a également inculpé les responsables des agences BNA de Bouzaréah, de Zighoud Youcef, de Cherchell, de Koléa, ainsi que l?ex-PDG de la BNA, son inspecteur général, le directeur régional et celui du réseau exploitation, deux commissaires aux comptes, deux experts-comptables, le directeur du service informatique pour, entre autres, association de malfaiteurs, dilapidation de deniers publics, faux en écriture bancaire, escroquerie et chèques sans provision. Parmi les mis en cause, 15 ont été placés sous mandat de dépôt, notamment les responsables des agences, alors que deux autres sont concernés par des mandats d?arrêt, dont un international, à l?encontre de l?ex-directeur de l?agence BNA de Bouzaréah, actuellement à Londres.
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Posté Le : 19/07/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salima Tlemçani
Source : www.elwatan.com