Aéroport international d’Alger

Déjà 15% du trafic annuel de passagers Le nouvel aéroport international Houari Boumediene, l’une des pièces centrales de la stratégie gouvernementale d’amélioration des infrastructures nationales, vient de passer avec succès ses premiers mois de mise en service... En dépit de retards importants rencontrés l’an dernier dans la construction, le nouvel aéroport a pu être inauguré le 5 juillet dernier. Depuis son ouverture, il a vu transiter plus de 340.000 passagers et approximativement 1.800 avions, soit environ 15% trafic annuel de passagers. Ce chiffre coïncide toutefois avec le pic des vacances d’été durant lesquelles de nombreux Algériens installés à l’étranger rendent visite à leur famille. La mise en service du nouvel aéroport s’est donc fait lentement, sachant que cette période de pointe -juillet et août- compte généralement pour près de 30% du trafic annuel de passagers. Le projet a été lancé dans le but de répondre à la hausse constante du trafic aérien et du flux de passagers au niveau national et international. Le nouvel aéroport sera ainsi utilisé pour les vols internationaux tandis que l’ancien aéroport se concentrera sur les vols domestiques et le fret. Le nouveau terminal, d’une superficie de 82.000 mètres carrés, divisée en deux halls, peut accueillir plus de 6 millions de passagers chaque année. L’Etablissement de Gestion des Services Aéroportuaires d’Alger (EGSA) a supervisé le projet et travaillé en collaboration avec plusieurs compagnies étrangères et c’est la société chinoise State Construction et Engineering Corporation (CSCEC) qui a été chargée de la construction en attendant que la gestion de l’aéroport soit déléguée, à partir du 1er octobre, à Aéroports de Paris Management, une filiale du groupe français Aéroports De Paris (ADP), pour une période renouvelable de quatre ans. Il faut dire que l’ouverture du nouvel aéroport est une bonne nouvelle pour l’industrie aérienne sachant que l’ancien terminal ne parvenait pas à gérer le flux croissant de passagers. De plus, l’aéroport a été construit en conformité avec les dernières normes et règlements internationaux. Mohamed Salah Boultif, le patron de l’EGSA, a exprimé ainsi son désir de voir le terminal devenir un corridor pour l’Afrique du Nord et la région méditerranéenne. Il y a lieu de souligner aussi que le gouvernement a massivement investi dans des équipements modernes, tels les passerelles télescopiques qui donnent un accès direct aux avions et le système de sécurité très moderne utilisant des scanners EDX capables de détecter des explosifs dans les bagages. Selon le général Sami Zaghez, en charge de la sécurité, le système, avec ses 202 caméras, a déjà permis d’arrêter 250 personnes ayant essayé de monter de manière illégale à bord d’avions. Alors que seules 13 compagnies étrangères opèrent actuellement vers Alger, les observateurs s’attendent à ce que l’aéroport Houari Boumediene attire de nouvelles compagnies aériennes. Ainsi, plusieurs compagnies chinoises mais aussi Iberia et Etihad qui négocient pour entrer sur le marché, tandis que les gouvernements algérien et canadien ont trouvé un accord au sujet de routes aériennes directes entre les deux pays qui devraient ouvrir en 2007. Pour rappel, l’aéroport Houari Boumediene a coûté aux caisses de l’Etat 24 milliards de dinars (327 millions de dollars) et les prochains méga projets publics, destinés à améliorer le système de transport et les infrastructures, concernent désormais le métro d’Alger (septembre 2008), les tramways d’Alger, Oran et Constantine et l’autoroute Est-Ouest de 1.000 km, prévue pour 2009. Réda Amarni