Algérie

Adwaa rights pour la révision de la loi sur les associations



Pour le président de l'association Adwaa rights, Noureddine Ben Braham, le phénomène de harraga n'est plus restreint aux jeunes chômeurs. Il touche désormais l'ensemble de la société algérienne, chômeurs comme cadres, hommes comme femmes, célibataires comme gens mariés. Insistant sur le rôle de la société civile, il plaide pour la révision de la loi sur les associations.Rym Nasri ? Alger (Le Soir) ? Noureddine Ben Braham se réjouit de voir le tabou sur le phénomène de l'émigration clandestine, connu sous le nom local de «harga», enfin levé. «Certes, un dossier solide est aujourd'hui auprès des pouvoirs publics, la dynamique a été déclenchée et le tabou a été brisé mais comment trouver les mécanismes nécessaires pour prendre en charge le problème des harragas ' Quelle structure et quelle mesure sont-elles prévues '», s'est-il interrogé hier, au Forum du quotidien El Moudjahid à Alger.
Il appelle ainsi la société civile à s'impliquer dans un «partenariat solide» avec les pouvoirs publics. «Il faut que la société civile ait des réponses à donner à ces jeunes désespérés d'autant plus que le nombre des harragas a augmenté et leur profil a aussi changé. Les candidats à la harga sont aujourd'hui, des familles, des couples, des jeunes filles, des femmes enceintes, ...», dit-il. A travers ce partenariat, poursuit-il, la société civile doit se doter d'outils leur permettant de gagner la confiance des jeunes.
Pour ce faire, il estime que la révision de la loi sur les associations s'impose. «Il faut réviser la loi sur les associations afin de promouvoir le rôle de la société civile. Il faut libérer ainsi les associations pour qu'elles puissent mettre en place des projets sur le terrain et créer entre autres des postes de travail», dit-il encore.
Insistant sur le dialogue à travers notamment la mise en place de conseils de dialogue, sur le travail de proximité et la sensibilisation, ainsi que sur la médiation et l'accompagnement des jeunes, le président de l'association Adwaa rights estime qu'il est temps d'expliquer ce fléau qui ne cesse de prendre de l'ampleur et de trouver par là même des solutions pérennes.
D'ailleurs, il n'a pas manqué de souligner que la harga n'est qu'un élément dans l'«hémorragie» que connaît la ressource humaine algérienne. «Est-ce que le marché du travail est aujourd'hui, prêt pour accueillir tous nos diplômés ' Comment sauvegarder notre ressource humaine '», ne cesse-t-il de s'interroger.
L'intervenant a également évoqué le code pénal qui incrimine les harragas et a demandé à plaider pour sa révision. «Au lieu d'opter pour une sanction, il faut plutôt ?uvrer pour l'insertion de ces jeunes et leur accompagnement», dit-il.
En guise de réponse, le conseiller du ministre de l'Intérieur, chargé d'études et de synthèse autour du phénomène de l'émigration clandestine, Abdelkader Zergh Erras, a assuré que le code pénal vise plutôt à incriminer les passeurs.
Affirmant que la question des harragas est étroitement liée au cyberespace, il a estimé qu'il est indispensable d'usiter le même discours et les mêmes réseaux utilisés par les jeunes pour leur faire parvenir le message. Pour lui, le travail de proximité est très important afin de protéger les jeunes de ce fléau et donc de la mort.
Ry. N.


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