Algérie

Adrar : Protestations contre les discriminations dans les recrutements



Le calme semble être revenu cette fin de semaine dans la région après les différents mouvements de contestation qui ont secoué durant ces derniers jours la wilaya d'Adrar.D'abord par l'obstruction au parpaing de l'entrée du siège de l'APC de Tinerkouk, ensuite par la mise à feu du siège de la daïra, du parc automobile et de la résidence du chef de daïra, qui a dû fuir avec sa famille, au moment des affrontements, mardi passé, entre brigades antiémeute et jeunes chômeurs. Tinerkouk est une localité, traditionnellement paisible, peuplée d'environ 17 000 habitants et rattachée administrativement à Timimoun, wilaya déléguée, à 290 km au nord d'Adrar.
Ces manifestants réclamaient des emplois au sein de la société pétrolière étrangère exploitant dans leur circonscription. Se sentant marginalisés et exclus des listes de recrutement, ils ont d'abord tenu un sit-in prolongé devant l'entrée du complexe pétrolier, bloquant ainsi l'accès durant près d'un mois.
Selon notre interlocuteur, les véhicules d'approvisionnement en nourriture, les ambulances et les employés n'étaient pas interdits de mouvements. Une situation qui a fait réagir les autorités, d'où l'intervention des services de sécurité. On notera que ce face-à- face avec les forces de l'ordre a fait plusieurs blessés parmi les antagonistes.
Il y a eu des arrestations et puis la libération après la mobilisation de toute la population de Tinerkouk. Cependant, ces événements ont provoqué l'effet «boule de neige» et un élan de solidarité et de soutien à travers la wilaya, où certaines poches de contestation ont émergé. Comme à Timimoun, où le jour même des émeutes, des jeunes ont fermé la route nationale qui relie Adrar à Ghardaïa et Ouargla.
A Adrar, là aussi, des citoyens et citoyennes se sont agglutinés devant le siège de la wilaya, jeudi, en reprenant avec vigueur, sous un soleil de plomb en cette journée de Ramadhan, les slogans et les revendications du mouvement populaire hirak. Ensuite c'était au tour de la daïra d'Aougrout, dans la commune de Deldoul, par les habitants du Ksar Belghazi. Là aussi, les contestataires ont également bloqué l'accès aux citoyens et aux employés de leur APC.
Ces derniers, en plus de la revendication de l'emploi, ont exigé l'amélioration de leurs conditions de vie avec l'extension des réseaux de l'AEP et de l'assainissement, la réhabilitation de la voirie et de l'éclairage public, la restauration et l'équipement de leur école primaire, etc. La contestation a touché aussi la région sud d'Adrar, à savoir les communes de Sali et de Timogten, dans le Tidikelt, pratiquement pour les mêmes revendications.
Toutefois, on remarquera que toutes ces poches de tensions sur l'emploi se trouvent géographiquement à proximité des champs d'exploitation gazière. Tous ces protestataires ont exigé la présence sur place du wali pour des négociations, mais c'est le P/APW et quelques membres de son assemblée qui ont tenté de rassurer la population, jeudi et vendredi, après des négociations de plusieurs heures.
Des promesses ont été faites pour l'ouverture, mardi prochain, d'une session extraordinaire de l'APW, avec comme ordre du jour l'emploi, le lancement imminent des projets de développement dans ces localités, la situation sociale de la population.
On parle d'une commission d'enquête sur les derniers événements survenus à Tinerkouk et sur les passe-droits dans les recrutements au niveau de ces entreprises étrangères.


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