Ils sont quatorze enfants, dont l'âge est de quelques jours, depuis la naissance à 18 mois, laissés pour compte, d'abord par leur propre père ensuite par les « grands parents ».Ces enfants en question sont en hébergement provisoire dans ce qu'on appelle communément la « pouponnière », au niveau du centre de la « mère et de l'enfant », relevant du Secteur de la Santé d'Adrar.A les voir, c'est un spectacle triste, trop triste même. La chaleur humaine est absente et on le sent, dans cette chambre exigüe de quelque 20 mètres carrés, à peine où les petits sont ?'parqués'' comme une marchandise, dans des lits métalliques, à hauteur d'homme. Le pavillon qui leur est réservé est constitué de 2 chambres de 5x 4 mètres environ, chacune. L'une, leur sert de chambre à coucher et l'autre, de chambre « à tout faire » plus, un petit couloir qui fait 2,5 x 7 mètres, environ, réservé pour le séchage du linge. C'est parfaitement compréhensible que l'endroit n'a pas été aménagé pour élever et éduquer ces petits anges déchus. Cette clinique de maternité qui les héberge fait ce qu'elle peut pour une prise en charge « temporaire qui dure... », Probablement, par convention morale entre les responsables du Secteur de la Santé et ceux de la Direction de l'Action Sociale et de la Solidarité (DASS).En effet, les responsables et le lieu relèvent du secteur de la santé : ce qui n'est pas dans leurs attributions d'élever des enfants, notamment dans un endroit conçu pour des soins. La DASS assure le fonctionnement avec un appui matériel et un personnel, puisque 2 équipes de jeunes filles, assurent les soins basiques à ces pauvres bébés. Adrar, cette situation est ancienne comme l'affirment certains qui savent que déjà, en 2007, en cet endroit même, les « enfants abandonnés » étaient une bonne dizaine déjà, au gré de la conjoncture formatée par les « Tabous » qui empoisonnent une société perdue entre la modernité matérielle et un certain archaïsme moral. Mais alors, des questions se posent sur cette situation dramatique que vivent des petits, séparés de leurs parents et les réponses sont plutôt évasives et confuses. On sait que le plus souvent, ce sont des enfants nés, hors normes sociales, c'est-à-dire : « hors mariage légal », non reconnus et abandonnés à leur triste sort par un père, incapable d'assumer sa paternité. Deux ou trois enfants par an, se font adopter exceptionnellement, le plus souvent par des familles étrangères à la région. Ce jour du 11 mars 2017, nous avons croisé dans ce pavillon des « enfants abandonnés » d'Adrar une équipe de l'Association caritative notoire composée d'une bonne dizaine d'activistes. Ils étaient quatre (4) jeunes hommes et six (6) femmes et jeunes filles qui ont investi les lieux en leur redonnant vie. Nous avons assisté à une action de bénévolat humanitaire envers ces petits « bouts de choux, innocents » par laquelle les éléments de l'association en question ont fait un véritable travail de « Lifting » aux bébés d'une part et au pavillon, d'autre part. Tout y était : douches, lavages, désinfection, désodorisation, parfum, vêtements, décorations, jouets....Ce fut comme un jour de fête venu chasser la morosité, et la monotonie qui s'est installée mécaniquement. Ils sont entre 5000 et 7000 enfants abandonnés à travers le territoire national. Il y a des textes réglementaires stériles mais le drame persiste encore....
Posté Le : 12/03/2017
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Younes
Source : www.reflexiondz.net