Algérie

Adoption du projet de loi de finances 2018



Sans grande surprise, le projet de loi de finances 2018 a été adopté hier à la majorité absolue par les parlementaires de la majorité au sein de l'Assemblée populaire nationale (APN), lors d'une séance plénière qui a eu lieu hier. Une adoption qui a soulevé la colère des partis de l'opposition, qui la qualifie de «véritable atteinte aux intérêts du peuple».Abder Bettache - Alger (Le Soir) - L'adoption du projet de loi de finances 2018 a eu lieu en présence du ministre des Finances qui, en la circonstance, a été à maintes reprises interpellé par les députés de l'opposition. Selon ses rédacteurs, ledit projet de texte prévoit une série de mesures législatives et fiscales «allant dans le sens de la consolidation de l'investissement productif et du renflouement des recettes budgétaires tout en maintenant le dispositif de la solidarité nationale».
Sur le plan budgétaire, il prévoit des dépenses globales de 8.628 milliards de dinars (mds DA) composées de 4 043,31 mds DA de dépenses d'équipements et de 4 584,46 mds DA de dépenses de fonctionnement (contre des dépenses de fonctionnement de 4 591,8 milliards DA en 2017). Quant aux recettes budgétaires, elles sont de 6 496,58 mds DA (contre 5 635,5 mds DA en 2017), composées de 3 688,68 mds DA de ressources ordinaires (contre 3 435,4 mds DA) et de 2 807,91 mds DA de fiscalité pétrolière (contre 2 200,1 mds DA).
Or, pour les partis de l'opposition, «ce projet de loi de finances adopté par les partis du pouvoir est une atteinte flagrante à l'intégrité sociale du pays». «Nous portons l'entière responsabilité de cette situation aux partis du pouvoir. Cette Assemblée préfabriquée et de façade sera responsable devant l'Histoire», a déclaré le chef du groupe parlementaire du HMS, alors que le chef du groupe parlementaire de l'alliance El Binaa, M. Lakhdar Belkhallaf, a indiqué que «nous sommes contre cette loi de finances qui porte atteinte au peuple algérien». Même constat fait par les députés du FFS qui, par la voix de son chef de groupe parlementaire, M. Chaffaà? Bouaïche, a fait savoir que «cette loi de finances illustre le véritable décalage entre le peuple et les gouvernants comme elle est annonciatrice de la destruction de l'Etat social».
Pour sa part, le Parti des travailleurs qui, faut-il le noter, était la seule formation politique qui a introduit un plus grand nombre d'amendements, considère que «pour la troisième année consécutive, les autorités, s'appuyant sur une majorité de députés FLN/RND et autres partis de l'allégeance, impose une politique d'austérité d'une violence inouïe, laminant le pouvoir d'achat de l'immense majorité du peuple et plongeant quasiment tous les secteurs dans un marasme total suite aux coupes drastiques opérées dans les différents secteurs».
Pour le groupe parlementaire du Parti des travailleurs, «cette loi de finances comme l'orientation politique du gouvernement posent la question du devenir de la nation. Une fois de plus, le gouvernement et sa majorité parlementaire montrent qu'ils sont au service d'une minorité de prédateurs et contre la majorité de ceux qui bâtissent ce pays qui a fait face à tant de tragédies».
Il y a lieu de noter que 53 amendements ont été soumis au vote dont 17 proposés par la Commission du budget et des finances de l'APN. Les 17 amendements de cette dernière ont été tous adoptés par la majorité contrairement aux 27 autres proposés par l'opposition mais rejetés par la majorité.


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