Algérie

Adieu Oum Bachir !


Devant la disparition cruelle de la grande dame, de la mère affectueuse, de la noble maîtresse de maison Souad Saâdeddine Al-Houri, et tout en acceptant pleinement l'accomplissement de volonté du Tout-Puissant, nous n'aurons de cesse de répéter : "À Dieu nous appartenons et à Lui nous retournerons". En lui dédiant ses mémoires, son époux, le Dr Ahmed Taleb Ibrahimi, a écrit: "À ma femme qui, depuis plus d'un demi-siècle, partage ma vie et mes convictions". Oui, ainsi fut-elle véritablement : une fidèle compagne activant sous la bannière que défendait et portait très haut son mari, celle de la promotion du savoir, de la science et de la construction d'un Etat moderne national reposant sur un socle solide fortifié par des valeurs puisées de notre religion islamique et de la glorieuse histoire de notre pays. Oum Bachir nous a quittés... elle qui a donné naissance et élevé les petits-fils du Cheikh Bachir Al-Ibrahimi, que Dieu lui accorde Sa miséricorde ; elle qui a accompagné son fils bien-aimé le Dr Ahmed, sur son parcours d'homme d'Etat parsemé de tant de contributions généreuses au service de son pays. Oum Bachir nous a quittés... elle, la mère affectueuse qui a excellé dans l'éducation de ses enfants Mohamed Bachir et Mohamed Saâdeddine, en leur inculquant, dès leur plus tendre jeunesse, les bienfaits de la récitation et de la mémorisation du Saint Coran et des chefs-d'?uvre de la poésie et de la littérature. Oum Bachir nous a quittés... en laissant dans nos c?urs en tant qu'Algériens un souvenir impérissable d'amour et de respect. Comment pourrait-il en être autrement lorsque l'on sait qu'elle avait pour habitude de prendre en charge financièrement, durant de nombreuses années, des dizaines de fils de l'Algérie partis à l'étranger en quête de savoir et de connaissances. Ainsi était le c?ur d'Oum Bachir qui battait au rythme de l'affection et de l'appréciation qu'elle avait pour les Algériens, un sentiment qui se traduisait également par des dons généreux permettant à de nombreuses personnes démunies d'accomplir le rituel du Hajj, le pèlerinage à la Maison sacrée de Dieu. Oum Bachir nous a quittés... elle, la descendante de l'illustre famille Al-Houri de Beyrouth la "bien-gardée" dans le Liban frère ; elle, la fille de l'homme d'affaires et mécène Saâdeddine Ben Mohammed Al-Houri, propriétaire de l'école Aïcha Oum al-mu'minin, construite sur la terre qu'il a achetée à Beyrouth. Cette école est restée, comme il l'a voulu, ouverte à de petites Libanaises de condition modeste. Avant sa mort, Al-Houri a légué l'école, en tant que bien wakf, à l'Association caritative islamique "Al-Maqasid". Ainsi donc fut ce grand homme : généreux dans l'?uvre du bien et de la vertu et dont le nom est resté à jamais lié à la restauration et à l'agrandissement de la Mosquée Al-Halabouni (appelée aujourd'hui la mosquée des Arabes), une mosquée construite en 1900 (1317 H) à l'époque ottomane, grâce à un financement de la part de Hassan Al-Halabouni, sur proposition du vénérable Cheikh Abd al-Rahman Al-Hout, l'ancien imam de la mosquée Al-Omari et président de l'association caritative islamique "Al-Maqasid".Oum Bachir nous a quittés... après avoir souffert d'une longue maladie, qu'elle a refusé de traiter à l'étranger, préférant se faire soigner à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja à Alger, où elle a rendu son âme au Créateur, le 15 mars 2018. Elle a été enterrée au cimetière de Sidi Yahia à Alger, en présence d'une foule nombreuse comprenant des personnalités scientifiques, culturelles et politiques.
Oum Bachir nous a quittés... elle à qui le Cheikh Al-Ibrahimi avait offert un bracelet en or pour lui témoigner sa joie de la recevoir chez lui à Alger, en 1964, lorsqu'elle était venue lui rendre visite, en compagnie de sa mère Hamida Salam. Il prenait plaisir à cette occasion (avec la manière agréable et sympathique qui était la sienne) de tester ses connaissances en poésie en la prévenant qu'il la corrigerait si besoin était !
Oum Bachir nous a quittés... en laissant dans le c?ur de son mari, de ses enfants et de sa famille la douleur et la tristesse de la séparation et du départ sans retour. Elle nous a quittés, elle qui aimait l'Algérie, comme nation, patrie, nature, histoire et culture ; elle qui ne savait peut-être pas qu'elle laisserait dans nos c?urs d'Algériens un amour profond et sincère, celui des fils pour une mère qui a su élever et protéger. Notre mère à tous Souad nous a quittés... elle a été mise en terre en Algérie, en laissant dans nos c?urs le souvenir indélébile d'une grande ambassadrice du Liban auprès de son pays, l'Algérie. Elle nous a quittés, mais nous ne cesserons pas, à chaque fois que nous nous souviendrons d'elle, de dire : "Que Dieu t'accorde Sa miséricorde Oum Bachir, et repose en paix toi la noble, fille de nobles. À Dieu nous appartenons et à Lui nous retournerons".
Par : Mourad Mellah
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