Adieu Mez-Mez, adieu l'artiste

Mez-Mez, mon ami, mon frère, tu as encore réussi ton dernier dribble, même moi, défenseur chevronné tu m'as mis «dans le vent» et pourtant je connais tous les dribbles.Tu enchantais les foules en jouant de la pointe des pieds, soulevant les clameurs dans les stades, tu es parti sur la pointe des pieds, en silence. Je veux rendre un hommage à un artiste qui, à l'âge de 17 ans, tutoyait les grands de l'ASSE (Saint Eugène, aujourd'hui Bologhine), un personnage qui avait la reconnaissance des autres artistes qui venaient voir ses prouesses dans les stades : El Hachemi Guerouabi (Allah yarahmou), Abdelkader Chaou, Boualem Rahma, Mourad Djaâfri qui était le plus jeune, et j'en passe. Des artistes reconnus qui admiraient un des leurs dans ses ?uvres.Moi aussi j'ai débuté à tes côtés à l'âge de 17 ans et, parfois, je rêvais quand je vous côtoyais à l'entraînement ; l'entraîneur Hamid Belamine (Allah yarahmou) me rappelait à l'ordre quand je regardais Mez-Mez faire des misères à nos défenseurs, nous laissant «bouche bée». Il serait vain de raconter tes exploits tant ils étaient nombreux dans le football et ailleurs. Tu te rappelles notre fameuse partie de tennis à Palma et tous nos coéquipiers qui rigolaient, on croyait tous les deux que notre maîtrise du football nous ferait maîtriser la raquette, nous étions sérieux même dans notre manque de maîtrise dans ce sport.Que des souvenirs bons et mauvais que nous avons partagés avec les copains de l'USM Alger, pour les mauvais tu arrivais à «relativiser» avec ton éternel sourire et ton élégance légendaire.Chapeau bas l'artiste, pour son éducation et son comportement exemplaire. Hommage à tous ceux qui nous ont accompagnés dans notre pays et ailleurs, chez qui nous avons fourni notre énergie, notre éducation, notre talent, notre sens du sacrifice et de solidarité, au sein de l'USM Alger et au sein de toute la famille sportive du football. Ceux qui ne sont plus avec nous, paix à leur âme, longue vie aux autres et que Dieu aide dans sa miséricorde ceux qui souffrent.Ciao Mez-Mez, que Dieu te donne au Paradis ce que tu as donné sur terre.Ton petit frère Réda Abdouche