Algérie

«Adhésion totale», selon les syndicats



Le vote du mode de gestion des œuvres sociales s'est déroulé, hier, dans les établissements scolaires et les structures administratives. Les travailleurs ont adhéré à  cette opération qui déterminera le sort réservé aux fonds des œuvres sociales. L'ambiance était plutôt «bon enfant» dans les établissements visités.
L'administration a obligé les journalistes à  se procurer des autorisations pour pouvoir accéder aux bureaux de vote ; c'est à  la direction de l'éducation que ce précieux sésame est délivré. Au CEM El Barkani, l'opération s'est déroulée sans encombre. C'est entre deux cours que les professeurs ont pu effectuer ce geste qui déterminera la destination des 4% prélevés sur les salaires pour alimenter les œuvres sociales. Les travailleurs, don la liste est affichée sur un mur du bureau, pouvaient voter. Dans l'urne transparente se trouvaient une centaine d'enveloppes, hier en fin de matinée. A 11h, «le taux de participation était de 67%», a fait remarquer la responsable chargée de la supervision du scrutin dans cet établissement. L'opération se déroule sous la surveillance vigilante des syndicalistes. Deux représentants de syndicats autonomes étaient dans la salle que nous avons visitée. «D'autres sont sortis prendre de l'air», explique-t-on. Les travailleurs du secteur de l'éducation sont appelés, à  travers cette opération, la première du genre en Algérie, à  choisir entre deux modes de gestion de la manne financière des œuvres sociales. Mais, semble-t-il, c'est le bulletin n°2, proposant une rupture avec le mode de gestion centralisée, qui est le plus prisé. «Je préfère toucher un treizième mois ou encore de  faire partie des bénéficiaires de mon établissement que d'attendre les résolutions d'une commission nationale impossible à  contrôler», soutient une enseignante rencontrée devant le lycée Barberousse, à  Alger-Centre. Des travailleurs de la direction de l'éducation d'Alger-Centre sont également de cet avis. «Le treizième mois, c'est encore mieux», souligne, souriant, un agent de sécurité. Au  troisième étage de la bâtisse se trouve le bureau de vote des travailleurs. La moitié des travailleurs de cette structure, les inspecteurs et travailleurs des cantines, ont voté dans la matinée. «Il y a une très bonne ambiance», déclare Slimane Mesbah, premier responsable de la structure. Le directeur de l'éducation explique les efforts consentis pour que le vote se fasse dans la transparence. Les représentants des syndicats autonomes ont approuvé les propos de ce responsable.
Dépassements
De leur côté, les syndicats autonomes confirment que l'opération «s'est déroulée dans de bonnes conditions». «Il y a eu une adhésion totale», soutiennent les responsables des syndicats interrogés. Des «dépassements» ont été cependant signalés par certaines organisations syndicales. Il s'agit, selon Meziane Meriane, coordinateur du Snapest, de cas «relevant de l'abus de pouvoir». Selon lui, le coordinateur du Snapest de Tizi Ouzou a été empêché d'effectuer son vote par la directrice du lycée de Tadmaït.
«La directrice n'a pas reconnu le droit de notre camarade, étant détaché du lycée. Un coup de téléphone ou une demande de renseignement auprès de la direction de l'éducation auraient suffi à  cette responsable de confirmer que le syndicaliste en question avait le droit de voter», explique notre interlocuteur, qui rappelle que les noms de tous travailleurs concernés par l'opération sont affichés dans les bureaux de vote. «Nous dénonçons ces agissements et nous nous demandons ce qui les motive réellement», ajoute M. Meriane. Toujours dans la wilaya de Tizi Ouzou, selon le Snapest, des observateurs de syndicats autonomes ont été empêchés d'accéder au technicum de Draâ Ben Khedda, où ils devaient àªtre présents. Le même type de dépassements a été signalé dans la wilaya de Ouargla. Le SNTE a relevé, lui aussi, un autre type d'entorse.
Selon M. Boudjenah, «le Cnapest s'est fait représenter par des observateurs au niveau du primaire et du moyen, alors que son statut limite son champ d'intervention au secondaire». Le dépouillement a été effectué à  la fin de journée dans chaque établissement. Les recours seront déposés par la suite. Ce n'est que le 13 décembre que le ministre de l'Education nationale annoncera officiellement le mode de gestion à  suivre.
Dans le cas où le vote sera sanctionné par la victoire des favorables à  la centralisation (bulletin n°1), une rencontre nationale se tiendra le 24 décembre pour élire le président de la commission nationale et les vice-présidents.


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