Algérie

Adhésion de la palestine à l'ONU : Mahmoud abbas n'a pas cédé


Adhésion de la palestine à l'ONU : Mahmoud abbas n'a pas cédé
Mahmoud Abbas n'a cédé ni aux pressions américaines ni aux propositions «irrationnelles et très éloignées du droit international» qu'il a reçues comme alternatives à sa demande d'adhésion de la Palestine comme membre «à part entière» de l'Organisation des nations unies sur les frontières du 4 juin 1967. Il a remis hier à  Ban Ki-moon, avant de  s'adresser à  l'Assemblée générale, cette demande historique afin qu'il la transmette à  «à la mission  du Liban, pays qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité, pour examen. Par son geste, il démontre que la diplomatie internationale, a été incapable d'«apprivoiser» Israël, l'enfant gâté des Etats-Unis et démasque le  discours d'Obama qui prétend soutenir les aspirations des peuples arabes. Si elle est qualifiée d'inacceptable par Israël, les Etats-Unis et le Canada, imprudente par plusieurs pays européens, la démarche palestinienne est jugée légitime par 140 au moins des 193 États de la planète.«Nous sommes le seul peuple au monde à  subir les affres de l'occupation. Tous les pays et nations ont leur indépendance. Et nous pourquoi ils nous la refusent», déclare Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, une «entité ayant le statut d'observateur» à  l'ONU, avant de reconnaître qu'«aucun progrès dans les négociations de paix n'a été enregistré» ni  avec l'actuel gouvernement israélien, ni avec ceux qui l'ont précédé ces vingt dernières années et de rappeler, y compris à  Hamas et au Djihad islamique qui critiquent sa démarche, qu'il n'a aucune intention de reconnaître un jour Israël comme «un Etat juif».  Nonobstant le dernier discours «pro israélien» du président américain, les Palestiniens espèrent obtenir «plus que 9 voix» sur les 15 nécessaires au Conseil de sécurité pour valider leur  demande d'adhésion. Jusqu'à hier après-midi, 5 ont annoncé officiellement leur intention de voter «oui».Il s'agit du  Brésil, de la Chine, du Liban, de la  Russie et de l'Afrique du Sud.  1 son intention de s'abstenir en cas de vote : la Colombie. 7 membres  sont indécis : la Bosnie, l'Inde, le Gabon, le Nigeria, l'Allemagne, le Portugal et la Grande-Bretagne. «Pour ne pas heurter son allié américain qui a annoncé qu'il opposerait son veto, la France opte pour un compromis. Elle recommande aux Palestiniens d'accepter un «statut intermédiaire d'Etat observateur» à  l'ONU, parallèlement à  un calendrier de négociations (1 mois pour reprendre les discussions, six mois pour un accord sur les frontières et la sécurité et une année  pour un règlement définitif).  Les Etats-Unis ont annoncé qu'ils se  serviraient de leur droit de veto, si nécessaire, pour bloquer l'initiative palestinienne, leur 43e dans ce cas. «Quoi qu'il arrive aux Nations unies, je reste déterminée à  travailler avec les parties pour atteindre l'objectif d'une solution à  deux Etats que soutiennent les Etats-Unis», déclare la secrétaire d'Etat Hillary Clinton.MEMBRE OU OBSERVATEUR '«Si à  un certain moment, nous considérons qu'il y a  eu un délai injustifié, nous irons à  l'Assemblée générale (...) S'il n'y a pas de décision ou un veto, nous irons à  l'Assemblée générale», prévient  le négociateur palestinien Nabil Chaath. Parallèlement aux coulisses des Nations unies, Mahmoud Abbas réunira dès son retour cette semaine  Ramallah la direction de l'OLP, pour étudier selon Saëb Erakat, le «statut intermédiaire d'Etat observateur» présenté par le président Nicolas  Sarkozy. Une initiative à  laquelle Israël a opposé hier une fin de non-recevoir et les Etats-Unis quelques réserves. Les raisons ' Une, Israël ne pourrait plus dire que ses colonies occupent des territoires «disputés», car elles deviendraient illégales.Deux, l'Autorité palestinienne pourrait demander au Tribunal pénal international de La Haye l'ouverture d'une enquête pour crimes de guerre ou contre l'humanité perpétrés par Israël sur ses territoires. Trois, la question du retour des réfugiés de la guerre de 1948 et de la compensation financière du droit au retour reviendraient sur le tapis, en raison des arguments du Hamas (cinq millions de personnes réparties dans le monde et officiellement enregistrées comme réfugiés de Palestine sont concernées par ce retour éventuel. Selon Alain Juppé, les Américains qui ont pris note de la proposition française souhaitent quelques «approfondissements». Lesquels ' Il ne les précise pas. Abbas qui est contraint par le «veto» américain de laisser une porte ouverte à  une solution négociée, se laissera-t-il faire cette fois ' Surtout que les Américains, les Britanniques vont essayer de profiter de la lenteur procédurière onusienne - quelques semaines au moins - pour  explorer d'autres stratégies et réactiver les négociations entre Israéliens et Palestiniens.Dans les territoires occupés, les Palestiniens ont célébré, sous haute surveillance, - plus de 22 policiers israéliens ont été déployés -,  cette demande  d'adhésion avec des rassemblements «non violents». Des écrans géants ont été installés pour la retransmission du discours de Abbas dans certaines villes. «L'initiative palestinienne ne restera pas sans réponse de la part  d'Israël», avertit le chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman. Le vice-ministre Danny Ayalon propose l'annexion pure  et simple des blocs de colonies en Cisjordanie. La poudrière Proche-Orient va cramer.
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