Algérie

Adhésion de l’Algérie à la zone arabe de libre échange



Les patrons dénoncent «la légèreté des autorités» Le gouvernement Ouyahia est-il en mesure d’expliquer aux opérateurs économiques algériens la nature de l’accord signé avec les pays arabes pour l’adhésion à la zone de libre échange? Ayant promis plus de concertation et de dialogue avec les patrons qu’il a reçus, dès son installation à la tête du gouvernement, Ouyahia a-t-il oublié ses promesses? On pourrait répondre par l’affirmative puisque les industriels algériens n’ont pas été consultés, ni pris en compte, avant de signer ce fameux accord d’adhésion. En tout cas, même si le gouvernement a présenté cette adhésion comme étant une bataille gagnée par l’Algérie, il apparaît clairement que les patrons sont d’un tout autre avis. C’est la colère voire même la désolation. «Nous n’avons été ni associés, ni consultés et n’avons reçu aucun document d’explication. Nous avons appris la nouvelle par la presse comme tout le monde», a expliqué le président du Forum des chefs d’entreprises, Rédha Hamiani. Interrogé sur l’accord, M. Hamiani s’est montré étonné que le gouvernement oublie ses promesses. «Nous restons sur notre faim, on ne connaît pas la nature de l’accord, ni les mécanismes qui vont le régir, ni les procédures d’application encore moins les mesures de protection et de sauvegarde de notre appareil productif», a-t-il regretté. Selon lui, il y a maldonne dans cette relation privilégiée, promise par Ouyahia aux patrons. «Quand on nous promet des politiques de concertation, on est perplexe devant cette légèreté des autorités de nous balancer à la face ce genre d’accord, aux conséquences graves, sans qu’on soit consultés», a-t-il fait savoir à la radio. Si pour Hachemi Djaaboub, le ministre du Commerce, le marché arabe est un débouché important pour nos produits, les industriels le voient autrement. «L’économie algérienne n’est pas en mesure de supporter une ouverture supplémentaire. On souhaite, d’abord, une évaluation de l’accord d’association signé avec l’Union européenne. A la lumière d’une telle évaluation, on peut juger si notre économie, qui périclite, est en mesure de supporter une autre ouverture». Est-ce à dire que l’Algérie est allée, encore une fois, vite en besogne? Les patrons le pensent. Ces derniers ne cessent de dénoncer la légèreté avec laquelle les autorités discutent les accords et le fait de les écarter de ce type de discussions. Et les conséquences sont là. Le risque de voir des industriels baisser rideau ou délocaliser leurs activités avec pour conséquence directe des milliers de postes de travail perdus. C’est le cas de cet industriel d’Alger, Slimane Othmane, qui n’écarte pas la possibilité de fermer son usine de production de jus et la délocaliser vers des pays arabes pour exporter ses produits… vers l’Algérie. «J’ai expliqué à mes travailleurs et leur ai clairement dit, attendez-vous à ce que nous fermions en 2009 pour nous installer ailleurs», a-t-il fait savoir. Ce dernier estime ne plus pouvoir faire face aux produits importés des pays arabes en raison, selon lui, «de taxes trop élevées et de charges patronales que ne supportent pas les hommes d’affaires des pays arabes». Il faut savoir, en effet, que les charges fiscales supportées par les patrons algériens sont carrément inexistantes pour les patrons des pays du Golfe. L’accord d’adhésion de l’Algérie à la zone de libre échange sera effectif à partir du 2 janvier prochain. Heureux celui qui nous dira de quoi sera fait demain pour la production algérienne.  Tahar A.O.


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