Le Pdg de Nomad Capital, Adel Si Bouekaz, donne ici son
évaluation de l'évolution du dossier Djezzy. Il
estime qu'en allant vers l'option d'une participation majoritaire à 51% dans Orascom Telecom Algérie (OTA), l'Etat
algérien n'a pas changé de position. Selon lui, il est possible de résoudre
cette affaire dans une logique de gagnant-gagnant.
Le ministre des
PTIC Moussa Benhamadi vient d'annoncer que l'Etat
algérien va acquérir 51% de OTA (Djezzy) selon un
accord de principe avec les propriétaires russes. Qu'est-ce qui a changé selon
vous avec la précédente position du gouvernement dans ce dossier Djezzy ? Pensez-vous que les risques de perdre à
l'arbitrage international ont amené les autorités algériennes à réduire leurs
ambitions dans cette affaire ?
A ce stade, il n'y
a pas de changement de la position du gouvernement. Très tôt il a été exprimé
de l'intérêt de l'Etat de procéder au rachat. L'arbitrage n'est pas en cause
pour procéder à cette étape. Dans toute transaction, il y va d'abord de séances
de discussions, de négociations et de concessions avant d'envisager l'arbitrage
suite à l'absence d'un quelconque accord.
En l'absence d'une
réaction de l'actionnaire Vimpelcom et sans
indications sur un prix de cession, pensez-vous que cet accord annoncé a des
chances d'aboutir dans les faits sachant que la partie russe n'envisageait pas
d'être minoritaire dans Djezzy ?
Il est entendu le
souhait du nouveau propriétaire de Djezzy de préférer
une position majoritaire mais la réglementation en vigueur ne permet pas d'envisager
quelque modification au capital sans que celle-ci ne respecte la règle du 51-49.
Cette règle semble depuis sa mise en place ne poser aucun problème aux operateurs si ce n'est d'identifier des opérateurs
disposant des capacités financières adéquates, dans ce cas précis l'Etat
remplit largement cette contrainte.
Est-il normal, selon
vous, que l'accord de confidentialité, toujours évoqué comme un obstacle, soit
devenu si important dans l'évolution du travail d'estimation de Djezzy et dans la conclusion d'une offre d'acquisition ?
Il est habituel
dans un processus similaire que les clauses d'un accord de confidentialité
prêtent à quelque débat. Cela dit il ne peut être à l'
origine d'un tel délai. La mise en place d'une stratégie avec le conseil
côté acquéreur nécessite aussi un délai incompressible et ce d'autant plus que
la négociation semble être la voie privilégiée. Le fait d'avoir retenu seul un
cabinet d'avocats hautement réputé en matière d'arbitrage ne facilite pas la
tâche.
Dans le cas où il
s'avère en effet qu'une ouverture existe et qu'un accord pour le rachat de 51%
d'OTA soit possible, comment voyez-vous la
réalisation de cette opération ? Avec quels acteurs financiers algériens ? Quel
management ? Avec un nouveau partenaire technologique étranger ?
La possibilité du
rachat dépendra seulement de la volonté d'une partie d'accepter l'offre faite
par l'Etat, celle-ci se décomposera en termes financiers et autres termes non-monétaires. Cette opération permettra d'offrir aux
opérateurs algériens publics et privés disposant d'excédents de trésorerie d'allouer
une partie de cette épargne. Comme bon nombre d'entreprises en Algérie, Djezzy s'avérera être d'une rentabilité intéressante, à
condition que les négociations liées au rachat respectent l'usage en la matière
; et pourquoi pas d'envisager avec un opérateur tiers de racheter Djezzy après un audit technique que seul un operateur peut conduire. En fait cela permettra de
démontrer qu'il est possible de résoudre cette situation entre toutes les
parties sur la base d'un véritable win-win.
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Posté Le : 10/01/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Samy Injar
Source : www.lequotidien-oran.com