Algérie

Adel Sayed revient cette semaine !



Un wali zélé a licencié Adel Sayed de la radio régionale d’El Tarf pour des considérations… «morales». Quelle morale ' L’explication du wali est très simpliste : Adel Sayed «se comportait comme un ‘‘ivrogne’’ dans un poste (de responsabilité !), où autorité et respect sont exigés !» Et les «bâtons» de «l’autorité» s’acharnent sur notre poète ! Salaire suspendu, attestation de fonction refusée, porte d’entrée de la radio fermée au visage d’Adel Sayed et… et… Du jour au lendemain, tous les «malheurs de l’autorité» (digne de l’esprit fasciste !) tombent sur un poète, dont le seul tort (et quel tort !) est d’avoir dit «les quatre vérités» à un haut (haut perché ') responsable qui gérait «très mal» les affaires du peuple et de la nation. En vingt-quatre heures, Adel Sayed, poète de renom, est jeté dans la rue. Mais, c’était mal connaître ce poète rebelle, patriote, coléreux (quand il voit du «louche» !). Adel Sayed réunit la presse. Devant les journalistes ahuris et les curieux ou sympathisants surpris, il brûle ses poèmes et ses «papiers de travail», puis ensevelit le tout sous terre ! «A partir d’aujourd’hui, j’arrête d’écrire ! Quand on assassine un poète, c’est tout le pays qu’on égorge !», dira-t-il dans un accès de colère. Le dernier recueil du poète «enfoui» sous terre s’intitule : Je ne vais pas bien (Ana lestou bi-kheir). Une rupture totale, fondamentale avec cette Algérie des malades, des débiles (qui nous gouvernent)… Et des voleurs-assassins qui font le vide autour d’eux ! «Je ne vais pas bien
Je vous répète :
Je n’existe plus
Ou plutôt…
Dieu ne m’a pas — encore— créé.» En écrivant ces mots, Adel Sayed ne fait que nous rappeler que la parole a la dureté et la beauté d’une pierre précieuse. Adel Sayed, qui fustige tous «les détracteurs de l’Algérie», tous «les bloqueurs de conscience», s’approche de Rimbaud qui a dit dans Une saison en enfer : «A moi, l’histoire d’une de mes folies.»
En écrivant Je ne vais pas bien, Adel Sayed ne fait pas que rompre avec l’esprit des «b’ni-oui-oui» ; il ôte la poésie à ces accents lyriques personnels qui ont — parfois — avili tant de poètes !
«Par miracle, J’ai échappé aux prestiges des descentes.  
 Je ne me suis libéré de ma langue
 Et j’ai gagné l’île de l’éloquence.»
Avec «tout ça», je suis sûr qu’Adel Sayed reviendra cette semaine !
«Un poète peut-il mourir '»
  Adel Sayed : Né en 1968 à Tébessa. Il a publié trois recueils de poésie.
 


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