Algérie

Addio Andreotti Italie



Addio Andreotti Italie
La nouvelle de sa mort n'a surpris personne tant le «renard», comme le surnommaient ses adversaires politiques, avait assisté aux funérailles de tous ses contemporains.
Rome.
De notre correspondante

Le «Divo Giulio» a tiré sa révérence, hier, dans sa résidence romaine, emportant avec lui moult secrets de la politique italienne de l'après-guerre. Giulio Andreotti avait dirigé sept gouvernements et occupé la fonction de ministre des dizaines de fois. Ministre de l'Intérieur, de la Défense, des Affaires étrangères, des Finances, du Budget, de l'Industrie, de la Culture... L'homme politique, dont la longue vie représente toute l'histoire de l'Italie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'au début du deuxième millénaire, avait commencé sa carrière comme journaliste. Il avait survécu, contrairement à son «ami» Bettino Craxi, aux complots politiques, aux procès pour corruption, aux jugements pour complicité avec la mafia sicilienne, et a su traverser plusieurs décennies de pouvoir absolu, sans connaître les affres des prisons ou de l'exil.
Craint et respecté, l'ancien responsable de la Démocratie chrétienne a eu raison de ses ennemis, intérieurs et extérieurs. Jugé pour connivence avec la Cosa Nostra, il avait été d'abord condamné puis «blanchi» pour absence de preuves et pour prescription des faits qui lui étaient reprochés. Andreotti, lorsqu'il était chef de la diplomatie dans le gouvernement de Craxi, avait contribué, sous l'impulsion de ce dernier, à consolider les relations italiennes avec les pays arabes, s'attirant l'hostilité des Israéliens et Américains. Les autorités italiennes étaient à l'époque proches des capitales arabes et avaient souvent une influence non négligeable sur ces dernières. En 1985, Andreotti avait été chargé par Craxi de coordonner avec les services secrets algériens l'arrivée au pouvoir du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, selon ce que des responsables des services de renseignements italiens (Sismi) ont récemment confié à la presse. Mais en 1988, Andreotti s'était joint au concert européen de protestation des chancelleries européennes contre Alger pour avoir «laissé s'échapper les pirates», auteurs du détournement par Hezbollah d'un avion koweïtien.
En 1999, Andreotti, qui était alors sénateur à vie, avait reçu le président Abdelaziz Bouteflika, à l'université romaine La Sapienza et plaidé pour «un soutien européen à la politique algérienne». Andreotti, qui avait un sens inné de la réplique, laissera à la postérité, cette célèbre boutade qu'il avait lancée à un parlementaire qui affirmait que «le pouvoir use». L'ancien Premier ministre lui avait rétorqué ' phrase devenue célèbre slogan et que même la publicité lui emprunta ' : «Le pouvoir use ceux qui ne l'ont pas.» Et pour surprendre son monde même après sa mort, Andreotti aurait souhaité, selon ses proches, qu'il n'y ait pas de funérailles officielles mais juste une cérémonie privée pour ses obsèques qui se tiendra aujourd'hui.


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