Algérie

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Par Sarah HaidarNigeria, Mali, Kenya, Tunisie”? La géographie africaine n'a jamais été autant ensanglantée si ce n'est par la tradition des coups d'Etat et des guerres civiles. Mais au-delà des massacres perpétrés au nom d'une religion que personne n'ose encore pointer du doigt, sauf bien sûr, et de manière grossière, les piètres islamophobes occidentaux, ce sont les guerres que se livrent à eux-mêmes et entre eux les «solidaires» du monde !Il paraît que poster sur internet le nom de la victime avec une bougie, ou bien le fameux slogan niais mis à la mode par l'attentat contre Charlie Hebdo : «Je suis”?», est devenu un devoir sacré, une espèce de sacerdoce universel qui prouve l'humanité et l'humanisme de la personne, un superpouvoir qui soulagera la souffrance des survivants et aidera le pays en question à se relever. Si cette pratique permet aux graphistes oisifs de se défouler sur leur écran, elle aide aussi des millions d'individus à se sentir investis d'une mission : celle d'atténuer la laideur du monde avec un clic ! Or, il nous a été donné à voir que cette solidarité électronique suscite, elle aussi, des guerres ! On a du mal, en effet, à se retrouver entre ceux qui sont successivement Palestiniens, Charlie, Maliens, Tunisiens, Kényans, Nigérians, etc., ceux qui ont choisi un truc plus simple : être analyste géopolitique, ou encore ceux qui tirent à boulets rouges sur ceux qui sont Charlie car il faut d'abord être Libyen, etc. La toile d'araignée grouille donc de petites bestioles se débattant pour la survie de leur conscience sous le regard amusé de ceux qui appuient, non pas sur le bouton «partager», mais sur des gâchettes et des lanceurs de drones.Le dernier massacre, survenu dans une université kenyane, qui a fait 148 morts a soulevé un tollé, non pas parce que les shebab somaliens ont tellement «génocidé» leur propre pays qu'ils se rabattent à présent sur les voisins, mais parce que le monde, médias et internet confondus, ne s'en émeut pas autant que pour Charlie ou la Tunisie. Cela donne naissance à une hystérie loufoque où chacun y va de son quart d'heure d'indignation contre la tristesse sélective et la solidarité à la carte”? Larmichettes en émoticène ou colère en autocollant, l'humanité fait aujourd'hui dans la résistance de Geek : «T'as tué une centaine de personnes innocentes ' Tiens, un clic dans ta gueule ! T'as envahi un pays stable pour piller ses richesses ' Je riposte par un lien d'un journal lucide ! T'as provoqué des guerres partout pour refaire la carte du monde ' Je te clashe avec une analyse pointue prouvant que Daech est truffé d'agents de la CIA”?»Pendant ce temps-là , le sang coule comme un fil conducteur entre ces impostures humanistes qui l'empêchent de coaguler et qui s'accaparent les corps des victimes comme trophées photographiques d'une conscience lobotomisée. On en vient à se réjouir que la décennie noire en Algérie ait précédé la technologie socialisante car il n'y aurait eu certainement aucune marche contre l'obscurantisme, ni aucun GLD, mais seulement des clics et des «Hashtags» solidaires ou, pourquoi pas, une guéguerre entre les «émus» de Bentalha et ceux de Raïs !S.'h.?




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