Les changements dans les préoccupations et les mœurs dans ces régions, l’absence d’un festival ou autre compétition susceptible de regrouper les éleveurs de chevaux, sont parmi les problèmes évoqués par les cavaliers.
Tombées en désuétude depuis trois décennies, les activités équines se meurent dans la wilaya de Souk Ahras, où l’on comptait au moins quatre régions pionnières, à savoir Sédrata, Zouabi, Dréaâ et Taoura.
Les changements dans les préoccupations et les mœurs dans ces régions, l’absence d’un festival ou une quelconque compétition susceptible de regrouper les éleveurs compétiteurs et de provoquer chez eux le sentiment d’émulation, font partie des écueils mentionnés par une bonne partie cavaliers des communes précitées.
«Il existe encore des éleveurs qui par amour du cheval contribuent à la pérennité de certaines disciplines, notamment la fantasia mais là il s’agit surtout de personnes aisées qui le font avec leurs propres ressources. Ceux qui vivent avec des rentrées limitées ont renoncé à son élevage depuis belle lurette», a confié Tahar qui habite Dreaâ.
Il faut noter dans ce contexte que les activités équines ne peuvent être florissantes sans d’autres métiers qui doivent l’accompagner. Le forgeron expérimenté pour les éperons et autres accessoires, les artisans spécialisés dans la confection des habits traditionnels et des selles, les garçons d’écurie… et tout un monde pour maîtriser le circuit qui, hélas, est aujourd’hui, en déperdition.
«Il nous arrive très souvent de commander des accessoires depuis les wilayas de Tiaret ou de M’sila pour ne point faillir à l’un des éléments importants du spectacle», a argué Slimane de Sédrata.
La ville de Souk Ahras avait son hippodrome jusqu’au début des années 1970. Hommes et femmes se déplaçaient volontiers pour apprécier ces hommes vêtus en costumes traditionnels qui se donnaient à fond pour convaincre des centaines de spectateurs qui venaient des quatre coins de la wilaya. Réduit à un terrain vague avec des alentours grignotés par le béton, la structure offre aujourd’hui un spectacle désolant.
La récente naissance d’un club hippique, lancé par le président de l’académie sportive de Souk Ahras, en l’occurrence Noureddine Doghmani, est perçue comme une bouée de sauvetage pour les fans du cheval.
Approché par El Watan, il a déclaré ceci: «Avec seulement cinq chevaux et deux poulains, le staff dirigeant assure la régularité des entraînements et projette la création de l’école. Notre objectif est de réhabiliter une discipline ancrée dans les traditions de la région depuis des millénaires. Ce sport dans sa version contemporaine existait à Souk Ahras jusqu’aux années 1970. L’hippodrome en est encore témoin.»
La récupération de l’hippodrome de Souk Ahras, situé dans la partie nord de la ville, est dite imminente. En attendant, c’est un lieu où paissent les moutons et nichent les chiens.
Abderrahmane Djafri
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Posté Le : 26/12/2013
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: © photo : el watan ; texte: Abderrahmane Djafri
Source : El Watan.com du lundi 23 décembre 2013