Activité scolaire maintenue au 30 juin: Les syndicats de l'Education sceptiques

? Le ministère de l'Education nationale a, dans une récente circulaire, appelé les établissements et écoles à prendre les dispositions nécessaires pour la continuité de l'activité scolaire jusqu'au 30 juin prochain, avec des instructions strictes pour que toute absence soit signalée. Cette circulaire explique la nécessité de respecter la réglementation, qui exige la présence des enseignants et des élèves, jusqu'au 30 juin prochain.La même instruction, pour aménager les horaires de fin d'année, selon les différents paliers, prévoit des révisions et des activités scientifiques pour occuper les élèves.
Au mois de septembre dernier, le calendrier des vacances d'été a été fixé à partir du 4 juillet. Ainsi, selon ce planning pour l'année scolaire 2017/2018, les vacances d‘automne se sont déroulées du 31octobre au 5 novembre 2017, les vacances d‘hiver du 21 décembre 2017 au 7 janvier 2018, les vacances de printemps du 15 mars au 1er avril 2018, et les vacances d‘été prendront effet à partir du 4 juillet 2018.
Autrement dit, c'est bel et bien le 30 juin prochain, selon le calendrier du ministère, que prendra fin l'année scolaire 2017-2018. Par ailleurs, la ministre Nouria Benghebrit avait annoncé, jeudi 29 mars dernier, que l'examen de fin de cycle primaire se déroulera le 23 mai, le BEM du 28 au 30 mai prochain, alors que le baccalauréat est prévu du 20 au 25 juin, tandis que les examens du bac blanc auront lieu du 27 au 31 mai. L'année scolaire 2017-2018 sera-t-elle le départ pour une année scolaire de 32 semaines '
Pour autant, les syndicats autonomes du secteur de l'Education nationale restent sceptiques sur l'utilité et les objectifs de maintenir, en classe, les élèves, jusqu'au 30 juin, tout autant que les enseignants. «Au mois de juin, on a un calendrier trop chargé, et donc on s'interroge sur l'objectif de cette circulaire», nous a déclaré M. Messaoud Boudiba, porte- parole du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (CNAPESTE). Cette circulaire «viserait à accuser les enseignants et les directeurs d'établissements scolaires qu'ils ne travaillent pas à cette période», a-t-il précisé, estimant que «cette circulaire n'a aucun sens». M. Boudiba a rappelé que «le mois de juin correspond à une période d'examens, il y a, également, les corrections (BEM, 5ème année), les notes de classes, les conseils de classes,…», et, donc «le calendrier est très chargé, en cette période de fin d'année». Pour lui, «cette note a un autre objectif, celui de dire que le ministère se préoccupe de l'intérêt des élèves et que les enseignants et les directeurs d'établissements ne font pas leur travail en libérant, trop tôt, les élèves.» Depuis plusieurs années, les vacances scolaires débutent, globalement, dès la fin du mois de mai, avec le début des examens de fin de cycles.
Pour Meziane Mériane, coordinateur du Syndicat national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), cette circulaire a été faite «dans la précipitation, et je pèse mes mots». «Je dirais que c'est une circulaire faite dans la précipitation. Les examens de fin d'année terminés, les élèves ne seront plus motivés pour rejoindre les bancs des écoles», a-t-il expliqué au «Le Quotidien d'Oran». «Selon ma propre expérience, je vous dirai que les enseignants risquent de se retrouver avec deux ou trois élèves seulement», ajoute-t-il. Pour autant, il estime que «c'est une bonne chose, certes, mais avant cela, il faut sensibiliser les élèves, à chercher la connaissance, à terminer le cursus scolaire, sinon, cette circulaire n'aura aucun intérêt.» M. Meziane Meriane explique ainsi qu' «après avoir passé ses examens, l'élève va, en effet, se dire, que vais-je faire à l'école, alors que c'est important pour lui de parfaire ses connaissances.» «Au lieu de faire une telle circulaire, il fallait, au préalable, sensibiliser les élèves pour terminer l'année scolaire», relève t-il. «Maintenant, ajoute-t-il, si on veut garder les élèves jusqu'à la fin de l'année, il ne fallait pas programmer trop tôt les examens.» «Et puis, lorsque les cantines scolaires seront fermées, comment dès lors maintenir les élèves, en salle de cours, qui, une fois les examens terminés, le passage assuré ou pas, ne seront plus motivés pour rester à l'école jusqu'à la fin de l'année scolaire», s'est-il encore, interrogé. Bref, une autre circulaire qui va faire polémique.