Algérie

Activité présidentielle restreinte, absence de consensus politique et expectative économique



Activité présidentielle restreinte, absence de consensus politique et expectative économique
Depuis sa réélection pour un quatrième mandat, le 17 avril dernier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dirige le pays comme il a géré sa campagne électorale : par procuration. Ses interventions publiques sont de plus en plus rares.C'est par effet comparatif que l'on parvient le mieux à étayer l'analyse d'une situation. Pour l'évaluation des cent jours du quatrième mandat du président Bouteflika, la tragédie du crash du vol d'Air Algérie, reliant Ouagadougou à Alger, survenue jeudi dernier, offre une bonne opportunité. Cinquante-quatre Français ont péri dans l'accident.Le président François Hollande a aussitôt pris personnellement en main la gestion de la situation de crise. Il a annulé son déplacement à La Réunion, à Mayotte et aux Comores ; a présidé, le jour même du drame, une réunion de crise, puis une autre le lendemain. Il s'est exprimé devant les journalistes, auxquels il a livré les premières informations probantes sur le crash. Hier, il a reçu au Quai d'Orsay quelque 200 proches des victimes.Pendant les deux derniers jours, il s'est entretenu régulièrement avec les chefs d'Etat malien et burkinabé, qui se sont eux-mêmes adressés aux médias. Qu'en est-il du président Bouteflika, alors que la compagnie aérienne nationale est directement impliquée dans cet événement ' Le constat est sans appel. Il est totalement absent de la scène publique.Nul ne l'a vu ni entendu. Pour que les citoyens n'oublient pas son existence, le ministre des Transports, Amar Ghoul, a indiqué que c'est le premier magistrat du pays qui l'a instruit pour la mise en place d'une cellule de crise et que c'est également lui qui l'a dépêché au Burkina Faso, puis au Mali, sur les lieux de la catastrophe aérienne. Il est annoncé aussi que le président Bouteflika a décrété trois jours de deuil.Encore une fois, Il a délégué quelques-unes des obligations liées à sa haute fonction à des ministres. C'est quasiment ainsi depuis son atteinte cérébrale en avril 2013. La reconduction de M. Bouteflika à la tête du pays pour un énième quinquennat s'est réalisée sans son implication physique. Plus de trois mois après le scrutin, il continue à jouer l'arlésienne. On en entend parler, mais on le voit très rarement. Evidemment, des décisions entérinées par le chef de l'Etat ont été prises. Retour d'Abdelmalek Sellal au Premier ministère, remaniement partiel du gouvernement, nomination d'Ahmed Ouyahia directeur de cabinet à la présidence de la République et sa désignation dans la conduite des consultations autour de la révision constitutionnelle, changement dans l'organigramme du palais d'El-Mouradia (plusieurs conseillers remerciés dont Rougab, Meguedem, Aïssat, Touati)...Ses intrusions publiques se comptent, a contrario, sur les doigts de la main. Depuis sa dernière investiture à la magistrature suprême, Abdelaziz Bouteflika a présidé un Conseil des ministres axé sur les réformes politiques, a accordé quelques audiences à des hôtes de l'Algérie à sa résidence de Zéralda et a effectué un déplacement au cimetière d'El-Alia le 5 Juillet dernier. Il a, néanmoins, fait l'impasse sur la rituelle cérémonie au ministère de la Défense nationale à chaque date commémorative de l'Indépendance du pays et n'a pas officié, pour la deuxième année consécutive, la prière de Laylat al-qadr.Tout porte à croire que le chef de l'Etat poursuivra cette cadence durant tout son mandat. Est-ce juste ou pas envers le peuple et le pays ' Est-ce surtout conforme aux textes qui définissent la fonction présidentielle, ses prérogatives et ses obligations ' Le temps finira peut-être par donner les bonnes réponses.S. H.NomAdresse email




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