La bancassurance au stade de projet en Algérie
Au moment où des produits financiers foisonnent de par le monde, les banques algériennes semblent plus que jamais à la traîne d?un mouvement marqué par des innovations fulgurantes. Il en est ainsi de la bancassurance, qui a fait l?objet d?un séminaire à Alger, organisé par l?Union algérienne des sociétés d?assurance et de réassurance (UAR) où banquiers et assureurs ont eu à débattre des opportunités de contracter des conventions de distribution des produits d?assurance par le guichet bancaire. A cet effet, il a été relevé qu?un nouveau dispositif réglementaire a été mis en place dans le cadre d?une convention cadre. La loi sur les assurances promulguée en 2006 autorisait, en effet, la distribution par les banques et les établissements financiers des produits d?assurances, alors que deux textes d?application (22 2007 et 6 août 2007) sont venus organiser cette entremise en fixant les produits et les modalités et conditions de distribution de ces produits d?assurance. Pour le directeur des assurances au ministère des Finances, Kamel Merami, le nouveau dispositif permettra de densifier le réseau de distribution des assurances et améliorer le taux de couverture du marché des assurances, estimé à 1200 agences à travers le territoire national. Pour le président de l?UAR, Amara Latrous, la convention cadre autorise désormais les compagnies d?assurances et les banques à conclure des conventions particulières pour différents produits, notamment l?assurance personnes, l?assurance crédit, l?assurance risques d?habitation et risques agricoles. Cependant, du côté des banquiers, l?heure n?est point à l?emballement. Certains ont relevé le problème lié à la rémunération qui doit être de 40% pour certains. Pour Norbert Charasch, expert français qui a donné une communication sur la distribution par les banques des produits d?assurances, la banque algérienne « doit saisir cette opportunité sinon d?autres le feront à sa place ». « Aujourd?hui, dit-il, les concessionnaires automobiles font de la vente mais aussi de l?assurance auto, des magasins font des prêts, etc. » Pour lui, la formation des cadres et différents intervenants est indispensable au même titre qu?une meilleure informatisation des agences bancaires. Evoquant l?expérience de la bancassurance dans son pays, Patrice-Michel Langrume, président de l?école supérieure d?assurances à Paris, a indiqué que des banques font un tiers de leur chiffre d?affaires en produits d?assurances en France. Pour lui, les banques qui veulent faire de l?assurance doivent faire en sorte d?être compétitives. Et d?asséner que prendre une marge de 40% est « insensé » et « entache l?image » de la banque. Enfin, le délégué général de l?Association professionnelle des banques et établissements financiers (ABEF), Abderahmane Benkhalfa, a considéré que la bancassurance ne peut s?installer que si on limite au « maximum » le risque bancaire, faciliter les produits et faire en sorte que la banque soit uniquement un lieu de placement. Pour lui, le principe de bancassurance en Algérie est acquis, mais il faut tenir compte de l?état des banques algériennes, en termes de niveau de formation notamment.
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Posté Le : 12/01/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : M. Mamart
Source : www.elwatan.com