Algérie

Actions intermittentes '



C'est devenu une tradition, chaque ministre qui prend le relais au sein du département de l'environnement arrive avec sa politique pour mettre fin au sac en plastique polluant, sans jamais avoir raison de sa résistance à toutes les tentatives de le faire disparaître de la nature.La plus récente expérience reste celle de l'action engagée auprès des boulangers, auxquels on avait distribué, à la fin 2019, des dizaines de milliers de sacs en papier pour remplacer les sacs en plastique qui servent à l'emballage de pain, mais comme les précédents essais, cette politique qui visait l'investissement d'autres produits de large consommation a essuyé un échec cuisant. Hélas, la campagne vivra le temps de l'épuisement des lots de sacs en papier distribués gratuitement aux boulangers à travers quelques wilayas pilotes, notamment au niveau de la capitale Alger. L'emballage de pain dans les sachets en plastique garde la main chez les boulangers, et ailleurs.
Les quelque 7 milliards de sachets en plastique consommés chaque année en Algérie (5.000 milliards d'unités/an consommées dans le monde) révèle sa bonne santé, aux dépens de l'environnement, bien sûr. Un attachement des consommateurs et des commerçants à ce sachet en plastique, aussi léger qu'une plume (moins de 5 grammes), qui trouveraient intérêt justement dans sa solidité (pouvant porter jusqu'à 2.000 fois son poids) et sa gratuité. Mais, cela n'a pas découragé les autorités compétentes de chercher encore et toujours des moyens plus efficaces pour s'en débarrasser, du moins réduire progressivement sa consommation. La ministre de l'Environnement a révélé ces derniers jours sa stratégie dans la bataille contre l'utilisation des sachets en plastique.
Dalila Boudjemaa a fait savoir dans ce contexte que ses services comptent lancer l'expérience «sacs verts» au niveau des grandes surfaces en vue de mettre un terme progressivement aux sacs en plastique. Le projet est encore au stade sommaire de la réflexion si on se fie aux déclarations de la ministre, qui a laissé entendre que le secteur devrait faire appel à des figures connues dans la société afin de sensibiliser les citoyens à cette opération, invitant ces derniers à «accueillir cette expérience et renoncer aux mentalités archaïques, à savoir l'utilisation des sacs noirs pour dissimuler les achats». Non sans rappeler d'autres initiatives engagées par son secteur pour réduire ses effets néfastes sur la santé, telles que l'interdiction de nombre de matières toxiques rentrant dans la fabrication des sacs en plastique car en contact direct avec les aliments, la régulation technique du sachet et la révision à la hausse de la taxe du plastique de 10,5 DA/kg à 40 DA/kg.
Admettant que la gratuité et la légèreté du sac en plastique sont à l'origine de l'échec de son élimination des circuits commerciaux, la ministre n'a pas manqué d'encourager les citoyens à remplacer les sacs en plastique par le couffin ou le panier. Est-ce à dire que rien ne sert d'initier des réflexions et des actions pour tenter d'éliminer sa consommation qui, en fait, ne se consume pas, puisque sa durée de vie peut durer quelques millénaires ' Les actions isolées n'ayant pas pu y venir à bout, il serait intéressant de diversifier les moyens de lutte contre l'utilisation des sachets en plastique et éviter, surtout, les actions intermittentes.


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