Algérie

Acte II du coup d'Etat



Acte II du coup d'Etat
Le spectre du coup d'Etat plane de nouveau sur Ouagadougou. L'ombre de l'ex-garde prétorienne démantelée du président déchu Blaise Compaoré, chassé par la révolution de 2014 et vivant en exil à Abidjan hante le Burkina Faso qui n'arrive pas à voir le bout du tunnel. A l'issue d'une interpellation de quatre hommes tournant à la confrontation armée avec la gendarmerie, le passage aux aveux des deux survivants a révélé la piste de l'ex-régiment de sécurité présidentielle (ex-RSP), désormais en ligne de mire. « Les enquêteurs de la police judiciaire ont découvert la préparation d'un vaste complot qui visait la prise du pouvoir par la force, a assuré Simon Compaoré, ministre de l'Intérieur. Les objectifs de ce groupe d'environ trente hommes, composé essentiellement de sous-officiers et de militaires de l'ex-RSP, étaient d'attaquer la caserne de la gendarmerie de Ouagadougou, la MACA, pour libérer les détenus, de séquestrer certaines autorités et de s'attaquer à la présidence, à Kosyam, pour prendre le pouvoir par les armes. La neutralisation du groupe a imposé le recours au plan B visant à provoquer une mutinerie dans l'armée. Selon le ministre burkinabè de l'Intérieur, le putsch manqué du début octobre devait être mené par un groupe de 30 hommes composé essentiellement de sous-officiers et de militaires du rang de RSP commandé par l'adjudant chef Gaston Coulibaly, un des anciens gardes du corps de Compaoré, « activement recherché par les services burkinabè ». Au fur et à mesure que le procès du premier coup d'Etat avorté approche, le durcissement se fait sentir entre les protagonistes. « La récente intention des soldats de l'ex-RSP de s'attaquer aux garnisons militaires où sont détenus les putschistes confirme qu'il s'agit là d'initiatives coordonnées, civiles et militaires, concourant aux mêmes objectifs, à savoir libérer leurs chefs détenus et restaurer l'ordre ancien », écrit le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) du président Roch Marc Christian Kaboré qui s'interroge sur le retour sur scène du président déchu Blaise Compaoré. « Le récit des événements précise d'ailleurs que certains soldats de l'ex-RSP seraient ve-nus de l'étranger pour se livrer directement à leur basse besogne, munis de matériels et d'importantes sommes d'argent, preuves supplémentaires des connexions entretenues entre eux et leurs maîtres en exil », indique dans un communiqué le MPP appelant à faire toute la lumière sur « toutes les connexions et d'en établir les preuves ». La main lourde s'est abattue sur les services de sécurité dont une quinzaine de soldats ont déjà été entendus et présentés au procureur militaire. Un suspect, l'adjudant Gaston Coulibaly, toujours en fuite, est présenté comme étant le cerveau du nouveau coup d'Etat. En même temps, la main étrangère est brandie. Le scénario s'appuie sur le rôle décisif des putschistes venus d'« un pays voisin pour exécuter l'acte II du coup d'Etat permanent ».


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