En détention depuis sept ans à La Haye ou siège la CPI et jugé pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité dont il aurait été l'ordonnateur pendant la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011 qui l'a opposé au président actuel de la Côte d'Ivoire, Laurent Gbagbo, l'ancien chef d'Etat, a été acquitté à l'issue d'un procès qui aura duré plus de deux années.Le verdict a fait l'effet d'un tremblement de terre dont les répercussions impacteront aussi bien la situation politique ivoirienne que le prestige de la cour pénale internationale.
En Côte d'Ivoire où sa popularité est restée intacte auprès de ses nombreux partisans pour lesquels il fait figure de victime d'un complot ivoiris-international qui l'a écarté du pouvoir au profit de son rival Al Assan Ouattara, sa libération va incontestablement rebattre les cartes sur l'échiquier politique au détriment de celui-ci.
L'acquittement de l'ancien président ivoirien ne va pas redorer le prestige passablement terni de la cour pénale internationale (CPI), accusée non sans raison d'être l'instrument d'une justice aux ordres des puissances internationales dominantes. Ses déboires électoraux et judiciaires Laurent Gbagbo les doit incontestablement à ses démêlées avec le pouvoir français de l'époque qu'il a braqué contre lui en manifestant la velléité d'affranchir quelque peu la Côte d'Ivoire de la tutelle économique et politique de la France. Paris a été assurément pour beaucoup dans la défaite militaire et dans le zèle mis par la CPI à le traduire en justice pour ses supposés crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Ce n'est pas parce qu'elle a prononcé l'acquittement de Laurent Gbagbo qu'il faut reconnaître à la CPI une justice d'équité. Depuis sa création cette institution judiciaire n'a fait que multiplier les preuves qui établissement sa partialité qui lui vaut d'être décriée en tant que bras judiciaire roué au maintien d'un ordre international au service des tenants de la loi du plus fort.
L'Union africaine, outrée que les enquêtes et procédures judiciaires engagées par la CPI concernent pour l'essentiel le contient africain, a menacé de ne plus reconnaître sa juridiction. Certains de ses Etats membres ont même décidé de se retirer de l'accord de Rome qui lui a donné naissance. L'on peut présenter les détracteurs de la CPI comme mus par le réflexe de l'auto-préservation d'une possible mise en accusation. Mais sans occulter que leurs griefs ont quelque fondement.
Des crimes contre l'humanité et crimes de guerre, il s'en commet partout ailleurs qu'en Afrique sans que la CPI s'emploie à demander des comptes à leurs ordonnateurs et exécutants avec le zèle qu'elle met à poursuivre les dirigeants africains qui en sont accusés souvent uniquement parce qu'ils ont provoqué les foudres des puissances dominantes et semé en elles le doute sur la sincérité de «l'allégeance à leur endroit».
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Posté Le : 16/01/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com